Autres noms : acétate de zinc, citrate de zinc, gluconate de zinc, lactate de zinc, oxyde de zinc, sulfate de zinc, Zn.
Réduire la durée et la gravité du rhume. | ||
Réduire les symptômes de l’acné. | ||
Stimuler le système immunitaire des personnes de plus de 55 ans; prévenir la dégénérescence maculaire (apport alimentaire). |
Par voie interne
Apport nutritionnel recommandé en zinc | |
de 0 à 6 mois | 2 mg (apport suffisant)* |
de 7 à 12 mois | 3 mg |
de 1 à 3 ans | 3 mg |
de 4 à 8 ans | 5 mg |
de 9 à 13 ans | 8 mg |
de 14 à 18 ans | 11 mg (garçons) |
19 ans et plus | 11 mg (hommes) |
Femmes enceintes | 12 mg (18 ans et moins) |
Femmes qui allaitent | 13 mg (18 ans et moins) |
Source : Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc (2002). Food and Nutrition Board, Institute of Medicine. Ces données sont le résultat d'un consensus entre les autorités canadiennes et américaines.
*En l'absence de données scientifiques suffisantes, les autorités ont fixé, non pas un apport nutritionnel recommandé (ANR), mais un apport suffisant (AS). L'apport suffisant en zinc repose sur les apports moyens observés chez les bébés nord-américains en bonne santé.
Le zinc est un oligo-élément, c'est-à-dire qu’on ne le trouve qu’à l’état de traces dans l’organisme, soit l'équivalent d'environ 2 g en tout, dont 65 % sont concentrés dans les muscles et 20 % dans les os. Il est présent dans toutes les cellules, notamment dans les glandes surrénales, la peau, certaines parties du cerveau, le pancréas, les membranes de l'oeil, la prostate et le sperme.
Le zinc joue un rôle important dans la croissance, la réponse immunitaire, les fonctions neurologiques et reproductives. Il est nécessaire à plus d’une centaine de processus enzymatiques vitaux dans l'organisme (des experts les estiment à 300). Il participe à la synthèse de l’ADN, de l’ARN et des protéines, aux processus immunitaires et de guérison des blessures, à la reproduction et à la croissance. Il joue un rôle dans la modulation de l'humeur et dans l’apprentissage, ainsi que dans la vision, le goût et l'odorat. Il intervient dans le processus de la coagulation sanguine, dans les fonctions de l’hormone thyroïdienne, ainsi que dans le métabolisme de l’insuline.
En général, l'organisme absorbe de 15 % à 40 % du zinc présent dans les aliments. L'huître est l'aliment qui en contient le plus, mais la plupart des viandes et des noix en renferment des quantités intéressantes. Les légumineuses et les céréales entières fournissent aussi du zinc en quantité appréciable.
Portions | Zinc | |
Huîtres du Pacifique, crues ou cuites à la vapeur | 100 g (3 ½ oz) (2-4 moyennes) | 16-33 mg |
Foie de veau, sauté ou braisé | 100 g (3 ½ oz) | 9-12 mg |
Boeuf, épaule, flanc ou surlonge, braisé | 100 g (3 ½ oz) | 7-11 mg |
Foie de boeuf ou de porc, sauté ou braisé | 100 g (3 ½ oz) | 6-7 mg |
Graines de sésame, déshydratées ou grillées | 60 ml (1/4 tasse) | 3 mg |
Beurre de sésame, tahini, graines non rôties | 30 ml (2 c. à table) | 3 mg |
Palourdes en conserve | 100 g (3 ½ oz) (13 moyennes) | 3 mg |
Poulet, viande brune, bouilli | 100 g (3 ½ oz) | 3 mg |
Champignons shiitakes séchés | 10 champignons (36 g) | 3 mg |
Légumineuses cuites | 250 ml (1 tasse) | 2-3 mg |
Graines de citrouille et de courge entières, rôties ou déshydratées | 60 ml (1/4 tasse) | 2-3 mg |
Source : Santé Canada, Fichier canadien sur les éléments nutritifs, versions 2001b et 2005 et ministère de l'Agriculture des États-Unis(USDA), National Nutrient Database for Standard Reference. D’autres sources alimentaires de zinc sont mentionnées dans notre section Palmarès des nutriments, zinc.
L'organisme a besoin de très peu de zinc, mais cet apport est essentiel. Dans nos sociétés modernes, la carence légère est courante. Chez les femmes, les adolescents, les enfants et les personnes âgées, l'apport se situe souvent sous la barre des minimums quotidiens en raison d’habitudes alimentaires déficientes. Chez les femmes enceintes, particulièrement, un rhume, une grippe ou toute autre infection peut réduire la teneur en zinc dans l’organisme, ce qui peut-être dangereux pour le foetus. D'autres facteurs interviennent également pour réduire la teneur en zinc des aliments, notamment les techniques agricoles modernes, qui ont pour effet d'appauvrir les sols en zinc, et le raffinage des céréales.
Comme les meilleures sources de zinc sont les aliments d'origine animale, les végétariens devraient aussi s'assurer d'un apport suffisant en cet oligo-élément (voir notre tableau plus haut) en consommant des quantités adéquates de céréales entières, de légumineuses, de noix et de graines.
Les alcooliques, les diabétiques, les personnes souffrant de troubles rénaux ou de troubles de l'absorption digestive (maladie de Crohn, par exemple) courent davantage de risques de souffrir d'une carence en zinc. Les personnes atteintes du VIH sont souvent carencées en zinc. Une carence en zinc (fréquente dans les pays en voie de développement) peut entraîner une diminution des fonctions immunitaires (infections fréquentes et blessures qui guérissent mal), un retard dans la croissance, des troubles de l’odorat et du goût, une baisse de la fertilité masculine, des dermatites, de la diarrhée, une dépression, une perte de poids, de l’irritabilité, de l’apathie. |
On a longtemps cru que le zinc était un oligo-élément sans grande importance. Durant les années 1920, on a découvert qu’il était essentiel à la croissance des animaux d’élevage. Il a fallu attendre les années 1960 pour qu'on se rende compte qu'il jouait aussi un rôle très important dans la santé humaine.
Rhume. Malgré la publication de résultats mitigés au cours des dernières années, une revue systématique publiée en 2011 a finalement conclu que le zinc diminuerait la durée et la gravité des symptômes du rhume, à condition qu’il soit administré dans les 24 heures suivant l’apparition des premiers symptômes18. De plus, pris à titre préventif pendant au moins 5 mois, il réduirait l’incidence du rhume ainsi que la quantité d’antibiotiques prescrits chez les enfants. Les auteurs soulignent toutefois qu’on ignore quels sont les effets à long terme d’un tel apport en zinc chez un enfant en croissance. De plus, étant donné la disparité des formulations (sirop, pastilles ou comprimés) et des dosages utilisés au cours des essais, les chercheurs ne sont parvenus à aucune conclusion concernant la posologie la plus efficace.
Il faut mentionner que des chercheurs pensent que certaines pastilles seraient inefficaces en raison de la forme de zinc qu’elles contiennent ou de l’édulcorant utilisé pour masquer le goût métallique du zinc. Ce point expliquerait, du moins en partie, les résultats négatifs obtenus dans une partie des essais cliniques20,21. On pense que seuls le gluconate et l’acétate de zinc auraient une action antivirale, et que le dextrose, le sucrose et le mannitol seraient des édulcorants acceptables. Par contre, les acides citrique et tartrique pourraient inhiber l’action antivirale du zinc. Quant à l’usage de la glycine comme édulcorant, les résultats sont ambigus.
Acné. Plusieurs études menées au cours des années 1970 et 1980 indiquent que la prise de suppléments de zinc peut réduire le nombre de lésions des patients souffrant d’acné1-7. Plus récemment, le gluconate de zinc pris durant 3 mois a été efficace pour combattre l’acné au cours d’un essai clinique sans placebo sur 67 sujets15. Au cours d’une étude comparative à double insu avec placebo portant sur 332 sujets, le gluconate de zinc (une dose équivalente à 30 mg de zinc élémentaire par jour) pris durant 3 mois a réduit de 75 % le nombre de lésions chez 31 % des sujets9. L’antibiotique oral (la minocycline dans ce cas) a cependant été nettement plus efficace en réduisant le nombre de lésions chez 63,4 % des participants.
L’application topique d’une préparation contenant un antibiotique (le plus souvent de l’érythromycine à 4 %) et de l’acétate de zinc peut aussi réduire les symptômes de l’acné (ces produits sont offerts sur ordonnance seulement)10-12.
Prévention de la dégénérescence maculaire. Quatre études épidémiologiques se sont penchées sur le lien entre l’apport alimentaire en zinc et la prévention de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Deux ont rapporté une corrélation positive, une a rapporté une association nulle, et une autre a constaté une corrélation inverse13.
Immunité générale. Les chercheurs ont observé que même une légère carence en zinc avait un effet important sur plusieurs aspects des fonctions immunitaires chez l’humain14. Trois essais à double insu avec placebo ont été menés auprès de personnes de 55 ans et plus. Il s’agissait de vérifier si une supplémentation en zinc à long terme (de 6 mois à 2 ans) pouvait stimuler leur immunité. Les dosages utilisés et la durée du traitement ont varié d’une étude à l’autre et les résultats se contredisent15-17.
Le zinc suscite l’intérêt de nombreux chercheurs. Voici quelques-uns des champs explorés.
Troubles cardiovasculaires. Des données publiées en mai 2004 au sujet de l’étude AREDS (voir encadré ci-dessous) indiquent que la supplémentation en zinc aurait réduit le nombre de décès attribuables à des troubles cardiovasculaires22. Cependant, les dosages de zinc (80 mg par jour) employés durant cet essai à long terme excèdent largement l’apport maximal fixé par les autorités américaines et canadiennes (40 mg, voir la section Précautions).
Stress oxydatif. Le stress oxydatif jouerait un rôle dans le vieillissement. Deux essais cliniques à double insu avec placebo ont mesuré l’effet d’une supplémentation en zinc chez des personnes de plus de 50 ans en bonne santé. La prise de 15 mg ou 30 mg de zinc durant 6 mois n’a pas eu d’effet sur les marqueurs du stress oxydatif (387 sujets)23, mais une dose de 45 mg durant 1 an a eu un effet positif sur ces marqueurs (50 sujets)24.
Usages médicaux ou expérimentaux Dégénérescence maculaire. Au cours d’un essai de grande envergure (AREDS, pour Age Related Eye Disease Study), la prise de 80 mg de zinc par jour durant 6 ans a réduit de 25 % le risque de souffrir d’un stade plus avancé de cette maladie25. La même quantité de zinc, assortie de 500 mg de vitamine C, de 400 UI de vitamine E et de 15 mg de bêta-carotène a donné les mêmes résultats. Notez que la dégénérescence maculaire demande un diagnostic et un suivi médical et que ce dosage de zinc excède largement l’apport maximal fixé par les autorités américaines et canadiennes (40 mg, voir la section Précautions). Au cours d’un essai à double insu plus récent, 40 sujets ont pris durant 6 mois soit 50 mg de cystéinate de zinc, soit un placebo. Dans le groupe traité, l’acuité visuelle des sujets s’est améliorée26. Les chercheurs s’intéressent aussi au rôle du zinc dans le cancer de la prostate26,27, la dépression28-30, le diabète de type 114, l’arthrite rhumatoïde14 et le sida14. |
Apport maximal tolérable en zinc élémentaire*
Âge | Quantité |
de 0 à 6 mois | 4 mg |
de 7 à 12 mois | 5 mg |
de 1 à 3 ans | 7 mg |
de 4 à 8 ans | 12 mg |
de 9 à 13 ans | 23 mg |
de 14 à 18 ans | 34 mg |
19 ans et plus | 40 mg |
Source : Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc (2002). Food and Nutrition Board, Institute of Medicine.
*Ces apports représentent la quantité quotidienne la plus élevée qu'on peut prendre de façon continue sans risque probable de souffrir d'effets indésirables.
Sel | Teneur en zinc |
Acétate | 35 % |
Citrate | 34 % |
Gluconate | 25 % |
Lactate | 28 % |
Oxyde | 80 % |
Sulfate | 40 % |
Note. Comme c’est le cas pour tous les suppléments de minéraux au Canada, les produits à base de zinc affichent leur teneur en milligrammes de zinc élémentaire.
RéférencesNote : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée. Bibliographie ConsumerLab.Com. Product Review : Zinc. États-Unis, 2008. [Consulté le 14 avril 2008]. www.consumerlab.com Notes 1. Michaëlsson G, Juhlin L, Vahlquist A. Effects of oral zinc and vitamin A in acne. Arch Dermatol 1977; 113: 31-6. |