Bore

Bore



Indications

Efficacité incertaine

Traiter et prévenir l’arthrose et l'ostéoporose.

Voir la légende des symboles

Posologie du bore

Ostéoporose et arthrose

Les données sont insuffisantes pour suggérer un dosage. Pour prévenir l'ostéoporose, certains auteurs recommandent de consommer de 3 mg à 6 mg par jour de bore, de préférence sous forme alimentaire (noix, légumineuses, fruits secs, fruits et légumes).

Description du bore

Le bore est un élément chimique que l’on retrouve naturellement dans l’environnement, combiné à d’autres éléments pour former des borates. Bien que l'on sache que les plantes ont besoin de bore pour croître et se développer normalement, on ne sait pas encore s'il en va de même pour les humains. On connaît en fait peu de choses sur le rôle de cet oligo-élément dans la physiologie humaine. Pour cette raison, certains ne le considèrent pas encore comme un nutriment essentiel et aucun apport nutritionnel recommandé (ANR) n'a été établi à son égard.

On se doute qu’il joue un rôle dans la reproduction, la croissance, les fonctions cognitives ainsi que dans plusieurs processus physiologiques, en raison de son activité dans les membranes cellulaires. On pense également qu’il participe au développement des os, car il contribue au métabolisme du calcium, du magnésium et de la vitamine D.

Historique du bore

Isolé simultanément pour la première fois en 1808 par les chimistes français Joseph Gay-Lussac et Louis Thénard ainsi que par le Britannique Sir Humphrey Davy, le bore fut surtout utilisé comme pesticide agricole et comme agent de conservation alimentaire.

C'est au cours de la seconde moitié du XXe siècle que les chercheurs ont commencé à s'intéresser à la possible utilité du bore pour la santé humaine.

Sources alimentaires

On le trouve principalement dans les légumes-feuilles (chou, laitue, poireau, céleri, etc.), les fruits (sauf ceux du genre citrus), les légumineuses et les noix. Parmi les aliments les plus riches, on compte l'avocat, l’arachide, la prune, le raisin, la poudre de chocolat et le vin. Cependant, en Amérique du Nord, les apports en bore proviennent principalement du café, du lait, des pommes, des légumineuses et des pommes de terre1.

L'apport quotidien moyen, aux États-Unis, se situe à 0,96 mg pour les femmes et à 1,17 mg pour les hommes. Il est plus élevé chez les végétariens soit de 1,29 mg à 1,47 mg par jour2.

Carence

Le bore n'étant pas considéré comme un nutriment essentiel, on ne peut parler de carence. Des études épidémiologiques indiquent cependant que, dans les endroits où l'apport en bore est de 1 mg ou moins par jour, la fréquence des problèmes arthritiques est nettement plus importante que dans les régions où l'apport quotidien se situe entre 3 mg et 10 mg par jour3. On a également remarqué que les personnes arthritiques présentaient systématiquement un taux de bore inférieur à celui des personnes ne souffrant pas de cette affection.

Recherches

Efficacité incertaine Arthrose. Vers le début des années 1960, quelques cas cliniques éveillent l'intérêt des médecins et des chercheurs : des arthritiques voient leurs douleurs réduites par une supplémentation en bore; et des données épidémiologiques indiquent que, dans les endroits où l'apport en bore est de 1 mg ou moins par jour, la fréquence des problèmes arthritiques est nettement plus importante (de 20 % à 70 %) que dans les régions où l'apport quotidien se situe entre 3 mg et 10 mg par jour (de 0 à 10 %)3. L'analyse des os et du liquide synovial de personnes arthritiques a par ailleurs démontré que ces dernières présentaient des taux de bore moins élevés que ceux des personnes ne souffrant pas de cette affection.

Une seule étude clinique portant sur 20 sujets a été publiée au sujet de l’effet du bore sur l’arthrose : les participants ont noté une légère amélioration de leur état après avoir pris 6 mg par jour de bore durant 8 semaines, mais ces données sont beaucoup trop préliminaires pour conclure à l’efficacité du bore4.

Efficacité incertaine Ostéoporose. Les résultats de trois études préliminaires menées auprès de femmes postménopausées (30 sujets en tout) indiquent qu’une supplémentation en bore peut améliorer l'absorption du calcium et ainsi réduire la perte de densité osseuse5-7.

Divers

Cancers. Des essais in vitro pointent vers un effet protecteur du bore contre le cancer de la prostate8. En comparant les régimes alimentaires de 8 720 hommes âgés en bonne santé avec ceux de 95 hommes atteints du cancer de la prostate, des chercheurs américains ont constaté que le risque de ce cancer chez les hommes consommant le plus de bore par jour était 2 fois moins élevé que celui des hommes qui en consommaient le moins9. Plus récemment (en 2007), des chercheurs américains ont établi une corrélation entre une teneur élevée en bore de l’eau du Texas et un risque réduit de cancer de la prostate et de décès dus à ce cancer10. En revanche, une autre étude épidémiologique, aussi publiée en 2007, n’a pas trouvé de lien entre une alimentation riche en bore et un risque réduit de ce cancer11. Le débat reste donc ouvert.

Ménopause. Des études préliminaires indiquent qu’une supplémentation en bore fait augmenter le taux sanguin d’oestrogène chez les femmes postménopausées5,6. Même constatation au cours d’une étude croisée à double insu portant sur 43 femmes souffrant de malaises attribuables à la ménopause. Toutefois, dans ce cas, la supplémentation en bore a fait augmenter leurs malaises plutôt que de les soulager12. Bien qu’on pense que le bore, le magnésium et certains facteurs jouent un rôle complexe dans la régulation du taux d’oestrogène, on n’est pas sûr de l’influence directe du bore dans ce processus physiologique.

Masse musculaire. Un essai clinique préliminaire auprès de 19 hommes s'adonnant à la musculation n'a fait ressortir aucune différence entre la supplémentation en bore (2,5 mg par jour durant 7 semaines) et la prise d'un placebo au chapitre de l’augmentation de la masse musculaire et du taux de testostérone13.

Précautions

Effets indésirables

  • Le bore ne présente aucune toxicité chez les adultes jusqu'à concurrence de 20 mg par jour. Des doses massives (plus de 1 000 mg par jour) pourraient perturber le système digestif, occasionner des irritations cutanées et provoquer une perte de cheveux.
  • Les autorités médicales américaines et canadiennes ont fixé un apport maximal tolérable de bore14. Il s’agit de la quantité quotidienne la plus élevée qu'on peut prendre de façon continue sans risque probable de souffrir d'effets indésirables.

Apport maximal tolérable en bore

Groupe d’âge

Quantité

de 1 an à 3 ans

3 mg

De 4 ans à 8 ans

6 mg

de 9 ans à 13 ans

11 mg

de 14 ans à 18 ans

17 mg

Plus de 19 ans

20 mg

Source : Institute of Medicine, Food and Nutrition Board. Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc, 2000.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments

  • Aucune connue.

Avec des médicaments

  • Théoriquement, une supplémentation en bore pourrait augmenter l'effet d'un traitement aux hormones de remplacement.

 

 

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

Institute of Medicine, Food and Nutrition Board. Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc, 2000, pages 510 à 521. [Consulté le 31 août 2010] www.nap.edu
National Library of Medicine (Ed). PubMed, NCBI. [Consulté le 31 août 2010]. www.ncbi.nlm.nih.gov
Natural Standard (Ed). Herbs & Supplements - Boron, Nature Medicine Quality Standard. [Consulté le 31 aoû 2010]. www.naturalstandard.com
Pizzorno JE Jr, Murray Michael T (Ed). Textbook of Natural Medicine, Churchill Livingstone, États-Unis, 2006, pages 783 à 790.
The Natural Pharmacist (Ed). Natural Products Encyclopedia, Herbs & Supplements - Boron, ConsumerLab.com. [Consulté le 31 août 2010]. www.consumerlab.com
Santé Canada. Le bore en tant qu'ingrédient médicinal dans les produits de santé naturels à administration orale. [Consulté le 31 août 2010], Médicaments et produits de santé, www.hc-sc.gc.ca

Notes

1. Institute of Medicine, Food and Nutrition Board. Dietary Reference Intakes for Calcium, Phosphorus, Magnesium, Vitamin D, and Fluoride, 2002, page 512. [Consulté le 31 août 2010] www.nap.edu
2. Rainey CJ, Nyquist LA, et al. Daily boron intake from the American diet. J Am Diet Assoc. 1999 Mar;99(3):335-40. Review.
3. Newnham RE. Essentiality of boron for healthy bones and joints.Environ Health Perspect 1994 Nov;102 Suppl 7:83-5. Texte intégral : www.pubmedcentral.nih.gov

4. Travers RL, Rennie GC, Newnham RE. Boron and arthritis: the results of a double-blind pilot study. J Nutr Med. 1990;1:127–132. Étude citée et résumée dans : Natural Standard (Ed). Herbs & Supplements - Boron, Nature Medicine Quality Standard. [Consulté le 31 août 2010]. www.naturalstandard.com
5. Nielsen FH, Hunt CD, et al. Effect of dietary boron on mineral, estrogen, and testosterone metabolism in postmenopausal women. FASEB J 1987 Nov;1(5):394-7 Texte intégral : www.fasebj.org
6. Beattie JH, Peace HS. The influence of a low-boron diet and boron supplementation on bone, major mineral and sex steroid metabolism in postmenopausal women.Br J Nutr 1993 May;69(3):871-84.
7. Hunt CD, Herbel JL, Nielsen FH. Metabolic responses of postmenopausal women to supplemental dietary boron and aluminum during usual and low magnesium intake: boron, calcium, and magnesium absorption and retention and blood mineral concentrations. Am J Clin Nutr. 1997 Mar;65(3):803-13. Texte intégral : www.ajcn.org
8. Gallardo-Williams MT, Chapin RE, et al. Boron supplementation inhibits the growth and local expression of IGF-1 in human prostate adenocarcinoma (LNCaP) tumors in nude mice. Toxicol Pathol. 2004 Jan-Feb;32(1):73-8.
9. Cui Y, Winton MI, et al. Dietary boron intake and prostate cancer risk. Oncol Rep. 2004 Apr;11(4):887-92.
10. Barranco WT, Hudak PF, Eckhert CD. Evaluation of ecological and in vitro effects of boron on prostate cancer risk (United States). Cancer Causes Control. 2007 Feb;18(1):71-7. Erratum in: Cancer Causes Control. 2007 Jun;18(5):583-4.
11. Gonzalez A, Peters U, et al. Boron intake and prostate cancer risk. Cancer Causes Control. 2007 Dec;18(10):1131-40.
12. Nielsen FH, Penland JG. Boron supplementation of peri-menopausal women affects boron metabolism and indices associated with macromineral metabolism, hormonal status and immune function. J Trace Elements Experimental Med 1999;12(3):251-261.2. Étude citée et résumée dans : Natural Standard (Ed). Herbs & Supplements - Boron, Nature Medicine Quality Standard. [Consulté le 31 août 2010]. www.naturalstandard.com
13. Green NR, Ferrando AA. Plasma boron and the effects of boron supplementation in males. Environ Health Perspect 1994 Nov;102 Suppl 7:73-7. Texte intégral : www.pubmedcentral.nih.gov
14. Institute of Medicine, Food and Nutrition Board. Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc, 2000, page 519. [Consulté le 31 août 2010] www.nap.edu