Noms communs : concombre, concombre anglais, cornichon, cornichon des Antilles, melon à cornes (ou melon porte-bornes, ou métulon), melon chito, concombre arménien, concombre « serpent ».
Noms scientifiques : Cucumis sativus (aussi C. metuliferus, C. anguria, C. melo var. chito, C. melo var. flexuosus)
Famille : cucurbitacées.
POURQUOI METTRE LE CONCOMBRE AU MENU? |
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Le concombre est l’exemple même du légume rafraîchissant. D’ailleurs, il est si souvent consommé cru qu’on oublie presque qu’il peut se déguster cuit, en le cuisinant un peu comme la courgette. Nos variétés d’Amérique sont plutôt courtes et trapues, tandis que le concombre européen est long et fin. Le cornichon, quant à lui, désigne généralement un concombre cueilli avant sa pleine croissance et que l’on utilise comme condiment après l’avoir fait mariner dans du vinaigre. Il existe toutefois un « vrai » cornichon : il s’agit d’une variété spécifique de concombre, le gherkin, dont la taille naturelle atteint quelques centimètres seulement.
Pour les légumes en général
Plusieurs études épidémiologiques ont démontré qu’une consommation élevée de légumes et de fruits diminuait le risque de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies chroniques1,2. Quelques mécanismes d’action ont été proposés pour expliquer ces effets protecteurs; la présence d’antioxydants dans les légumes et les fruits pourrait y jouer un rôle.
Pour le concombre et le cornichon
Antioxydants (concombre). Les antioxydants sont des composés qui protègent les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans le développement des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies liées au vieillissement3.
Eau (concombre). Selon le Fichier canadien sur les éléments nutritifs de Santé Canada, plus de 95 % du poids du concombre cru est constitué d’eau. Cette particularité en fait un légume rafraîchissant tout en ayant une très faible valeur calorique, ce qui peut constituer un atout pour les personnes qui surveillent leur poids.
Le concombre et le cornichon sont-ils antioxydants? | Un peu (concombre) : son indice TAC pour une portion de 63 g est de 72,45 μmol (avec pelure). |
Le concombre et le cornichon sont-ils acidifiants? | Non, le concombre est plutôt alcalinisant : l’indice PRAL de 100 g de concombre est de -0.8. |
Le concombre et le cornichon ont-ils une charge glycémique élevée ? | Donnée non disponible. |
Voir la signification des symboles de classification des sources des nutriments
Cuivre. Le concombre cru (sans pelure) et le cornichon à l’aneth sont des sources de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Vitamine K. Le concombre cru (avec pelure) est une source de vitamine K. Cette vitamine est nécessaire pour la synthèse (fabrication) de protéines associées à la coagulation du sang (autant à la stimulation qu’à l’inhibition de la coagulation sanguine). Elle joue aussi un rôle dans la formation des os. En plus de se trouver dans l’alimentation, la vitamine K est fabriquée par les bactéries présentes dans l’intestin, d’où la rareté des carences en cette vitamine.
Que vaut une « portion » de concombre et de cornichon ? | |||
Poids/volume | Concombre cru (avec pelure), 63 g/125 ml | Concombre cru (sans pelure), 63 g/125 ml | Cornichon à l’aneth (faible en sodium), 65 g ou 1 cornichon, 9,5 cm de long |
Calories | 9 | 8 | 12 |
Protéines | 0,4 g | 0,4 g | 0,4 g |
Glucides | 2,3 g | 1,4 g | 2,7 g |
Lipides | 0,1 g | 0,1 g | 0,1 g |
Fibres alimentaires | 0,5 g | 0,4 g | 0,7 g |
Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.
Cornichon mariné et indice glycémique D’après les résultats d’une étude publiée en 2001 dans la revue American Journal of Clinical Nutrition, l’ajout de cornichons marinés (non sucrés) et de lait fermenté (yogourt) à un repas ayant un indice glycémique élevé permet de diminuer la réponse glycémique (élévation du taux de sucre sanguin après l’ingestion du repas) et l’indice glycémique de ce repas10. Selon les auteurs de l’étude, l’acide acétique (vinaigre) du cornichon mariné serait principalement responsable de cet effet. Notons que la consommation d’aliments à indice glycémique peu élevé est favorable à un meilleur contrôle du diabète. |
Cornichons marinés et sodium (sel).
Certaines personnes peuvent se voir recommander une alimentation restreinte en sodium en raison d’un problème de santé (hypertension, insuffisance cardiaque, certaines maladies rénales, etc.). Toutes les denrées marinées, incluant les cornichons, sont déconseillées dans ces situations puisqu’elles sont généralement riches en sodium. Selon le Fichier canadien sur les éléments nutritifs de Santé Canada, 100 g de cornichons marinés (environ six petits cornichons sucrés ou trois petits cornichons surs ou à l’aneth) contiennent de 939 mg à 1 282 mg de sodium. Les données de référence sur les apports nutritionnels8 indiquent qu’un apport adéquat en sodium chez un adulte en santé se situe à 1 500 mg par jour. Ces cornichons comblent donc presque à eux seuls l’apport en sodium d’une journée complète! Il existe toutefois des cornichons à « faible teneur en sodium », qui sont un meilleur choix avec seulement 18 mg de sodium pour les mêmes portions.
Syndrome d’allergie orale (SAO).
Le concombre fait partie des aliments pouvant être incriminés dans le syndrome d’allergie orale9. Ce syndrome est une réaction allergique à certaines protéines d’une gamme de fruits, de légumes et de noix. Il touche certaines personnes ayant des allergies aux pollens de l’environnement. Ce syndrome est presque toujours précédé par la fièvre des foins. Des symptômes locaux se limitant à la bouche, aux lèvres et à la gorge telles des démangeaisons et des sensations de brûlures peuvent alors survenir, puis disparaître habituellement quelques minutes après avoir consommé ou touché l’aliment incriminé.
En l’absence d’autres symptômes, cette réaction n’est pas grave et la consommation de concombre n’a pas à être évitée de façon systématique. Il est toutefois recommandé de consulter un allergologue afin de déterminer la cause des réactions aux aliments végétaux. Ce dernier sera en mesure d'évaluer si des précautions spéciales doivent être prises.
Section Profil santé |
Le terme « concombre » est apparu dans la langue en 1256, d’abord sous la forme de « cocombre », mot emprunté au provençal. Il vient du latin cucumis ou cucumeris. |
Le concombre vient de l’Inde ou, du moins, y a-t-il été domestiqué. Tout comme les autres plantes de la famille des cucurbitacées, sa domestication remonte aux premiers temps de l’agriculture. Le genre Cucumis comprend deux grands groupes – l’asiatique et l’africain – se distinguant par leur appartenance géographique et le nombre de leurs chromosomes. Le premier a donné naissance au concombre tel que nous le connaissons aujourd’hui, de même qu’à ses variantes, le second au melon.
Depuis l’Inde, le concombre s’est rapidement diffusé dans le sud et l’est de la chaîne himalayenne. De là, il a pris la direction de la Grèce et de l’Italie d’une part, et de la Chine d’autre part, où l’on a sélectionné des variétés fort différentes des européennes. Il était cultivé en France au IXe siècle, en Angleterre au XIVe et en Amérique au milieu du XVIe siècle. Toutefois, jusqu’au XVIIe siècle, le fruit restera de petite taille.
Au fil des sélections, le concombre a perdu une bonne partie de son amertume, laquelle est causée par la présence de cucurbitacine, un composé toxique à haute dose. Le travail de sélection a également permis d’obtenir des variétés de diverses formes et couleurs allant du mince et long concombre japonais, garni de rainures longitudinales, au petit concombre citron, de forme ronde et de couleur jaune, en passant par l’anglais, long, lisse et que l’on fait généralement pousser en serre, et le concombre à peau blanche, petit ou gros selon les variétés. D’autres espèces ont donné le cornichon des Antilles, le concombre arménien, le concombre serpent, le melon à cornes (à chair verte) et le melon chito qui, malgré leur nom, se consomment comme des concombres.
Cocombre ou concombre? |
Le concombre doit être ferme, avoir une peau bien verte, matte (elle n’est brillante que si elle est recouverte d’une cire alimentaire) et généralement lisse (à l’exception du cornichon). Plus il est petit (25 cm à 30 cm), plus il est savoureux.
On peut trouver dans les épiceries ethniques les fruits des autres espèces.
Cornichons marinés : les cornichons lactofermentés sont nettement meilleurs pour la santé que les cornichons marinés dans le vinaigre. On les trouve en vrac dans certaines épiceries ou en conserve.
On peut peler ou non le concombre, ou encore le peler partiellement en lui enlevant des bandes à l’éplucheur. Il faut toutefois se rappeler que c’est dans la peau qu’on trouve le plus de nutriments.
Si les concombres de serre sont rarement amers, ceux qui sont cultivés en plein champ peuvent l’être à l’occasion, selon la variété et divers facteurs climatiques. Dans ce cas, on recommande de les peler et d’enlever l’extrémité la plus pointue (celle à laquelle la tige est normalement attachée), car c’est sous la peau et à cette extrémité que l’amertume se concentre. On peut aussi les couper en tranches que l’on fera dégorger une heure dans une passoire avec du gros sel. Ou les fendre en deux, les épépiner et les saupoudrer de sel. Rincer et assécher avec un torchon.
Enfin, on peut les épépiner pour atténuer la flatulence associée à la consommation des pépins. Pour ce faire, les fendre dans le sens de la longueur et évider la partie centrale à l’aide d’une cuiller.
Une des façons les plus simples d’apprêter le concombre consiste à le couper en fines tranches et à le laisser mariner environ une heure dans un mélange comprenant de l’eau (1 tasse), le vinaigre de son choix (1/2 tasse), du sucre ou du miel (2 c. à soupe) et une pincée de sel ou un peu de tamari. Égoutter et servir comme marinade ou relish, ou ajouter aux salades.
Soupes froides au concombre
Râper les concombres ou les couper en dés et les mettre à dégorger dans une passoire avec quelques cuillerées de sel. Rincer, égoutter et les apprêter ensuite selon les recettes proposées ci-dessous. Servir ces soupes bien froides avec de la glace pilée, si désiré.
Soupes chaudes
En entrée
En salade
Autres
Réfrigérateur : une ou deux semaines dans le bac à légumes. Une fois entamé, le protéger avec un film alimentaire. Éviter de garder les concombres à proximité des fruits (pommes, notamment), qui en dégageant de l’éthylène, contribuent à en augmenter l’amertume.
Congélateur : le faire cuire avant de le mettre à congeler.
Qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes? |
Sol : fertile, riche en matière organique et qui s’égoutte bien; éviter de planter des concombres là où ont poussé d’autres plantes de la famille des cucurbitacées (courge, citrouille, melon) l’année précédente; choisir un endroit ensoleillé et où l’air circule bien.
pH : idéalement, 6 à 6,5, mais peut tolérer des pH plus bas.
Fertilisation : enfouir une bonne quantité de fumier décomposé ou de compost avant la plantation.
Semer quatre ou cinq graines sur des buttes espacées d’un mètre. Conserver les trois plus beaux plants sur chaque butte. On peut aussi faire grimper les plants au lieu de les laisser ramper : cette méthode a l’avantage de garder les plants plus sains et de donner des fruits de couleur uniforme, d’exercer un meilleur contrôle des insectes et maladies, de faciliter la récolte et de sauver de l’espace au potager. Dans ce cas, semer une ou deux graines tous les 20 cm à 25 cm. Prévoir une structure d’environ deux mètres de haut et une corde solide pour chacun des plants.
Ne pas semer avant le début juin dans le Sud du Québec. Pour prendre un peu d’avance, on peut démarrer ses plants à l’intérieur trois semaines avant la date de mise en terre ou se procurer des plants en jardinerie.
Irrigation : 2,5 cm à 5 cm d’eau par semaine en moyenne lorsqu’il ne pleut pas. Lorsque le plant manque d’eau, le fruit reste petit, se déforme ou s’étrangle. Toutefois, diminuer l’apport d’eau vers la fin de la saison.
Pailler pour conserver l’humidité et limiter la croissance des mauvaises herbes.
Récolter tous les deux jours pour éviter que les fruits ne soient trop gros. Pour le marché, on récolte généralement les fruits lorsqu’ils ont une taille de 14 cm à 20 cm et un diamètre de 4 cm à 5 cm, mais rien n’interdit de les récolter plus petits, ils n’en seront que meilleurs.
Insectes : dans le potager familial, l’insecte à craindre est la chrysomèle rayée : couvrir la plate-bande d’un agrotextile léger au moment de semer ou de transplanter, afin de l’empêcher de se poser. Il faudra toutefois enlever la toile au moment de la pollinisation, le concombre ayant besoin des abeilles pour fructifier. À partir de ce moment-là, la roténone ou le margousier (neem) pourront être employés en cas d’infestation. Il est important de limiter les populations de chrysomèle, car cet insecte est vecteur du flétrissement bactérien, maladie pour laquelle il n’existe aucun traitement en agriculture biologique.
Maladies : la principale est l’oïdium, qui apparaît généralement fin août. Pour la prévenir, dès le mois de juillet, pulvériser toutes les semaines sur les feuilles un extrait d’ail dilué dans de l’eau. Pour la traiter, pulvériser du soufre élémentaire ou une solution à base de cuivre (bouillie bordelaise).
Remarque : il existe des plants nains de cornichons que l’on peut cultiver en pot sur le balcon ou la terrasse.
Cool, le concombre! |
Au Costa Rica, de même que dans d’autres pays tropicaux, la pyrale du concombre cause de nombreux dégâts et des pertes importantes. L’emploi d’insecticides chimiques entraînant une pollution inévitable, d’autres solutions s’imposent. Une expérience a donc été menée avec un produit connu sous le nom de « Micro-organismes Efficaces (ME) », dont il existe quelques variantes et qui consiste en diverses mixtures comprenant des dizaines d’espèces de micro-organismes dont le rôle n’est pas à proprement parler de lutter contre les insectes, mais plutôt de créer un milieu permettant à la plante de se renforcer et de se défendre contre eux. En effet, ces petites bêtes invisibles à l’oeil nu produisent toute une batterie d’hormones végétales, de substances bioactives et d’antioxydants. Soulignons que ces derniers jouent le même rôle chez les plantes et dans le sol qu’ils le font dans l’organisme humain.
Lors de cette expérience, des applications foliaires ont été effectuées tous les quatre jours : dans le groupe témoin, on appliquait seulement de l’eau, dans le deuxième groupe, une mixture de micro-organismes diluée dans de l’eau, et dans le troisième, deux mixtures combinées. Les résultats n’ont laissé aucun doute quant à l’efficacité des microorganismes à fortifier les plants de concombre contre la pyrale : 80 % des fruits du groupe témoin étaient infectés contre 36 % dans le deuxième groupe et seulement 9 % dans le troisième. En outre, les groupes traités étaient moins touchés par la tache des feuilles et les autres maladies caractéristiques des climats tropicaux humides.
De l’avis de certains, cette approche va au-delà de l’agriculture biologique. En effet, les micro-organismes efficaces permettent d’éviter le recours aux insecticides et fongicides naturels acceptés par les organismes de certification biologique. On vise plutôt à régénérer les populations microbiennes utiles du sol, à créer un milieu favorisant l’épanouissement des plantes et à aider ces dernières à mobiliser toutes leurs ressources pour lutter contre les pathogènes et pour se développer au maximum.
Sections Le concombre et le cornichon au fil du temps, Usages culinaires, Conservation, Jardinage biologique, Écologie et environnement |
Coordination du contenu : Josiane Cyr, Dt. P., nutritionniste |
Fiche mise à jour : septembre 2006 |
RéférencesNote : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée. Bibliographie Bisognin Dilson A.Origin and evolution of cultivated cucurbits. In : Ciencia Rural 2002. Scielo.br [Consulté le 8 avril 2005]. www.scielo.br Notes 1. Bazzano LA, Serdula MK, Liu S. Dietary intake of fruits and vegetables and risk of cardiovascular disease. Curr Atheroscler Rep 2003 November;5(6):492-9. |