Noms communs : saule, saule blanc, écorce de saule, salicine.
Noms botaniques : salix alba, Salix purpurea, Salix fragilis, etc, famille des salicacées.
Noms anglais : willow, white willow, willow bark.
Partie utilisée : écorce des jeunes branches de deux ou trois ans, récoltée au printemps.
Habitat et origine : originaires d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord, les diverses espèces de saules, qu'elles soient arbustives ou arborescentes, préfèrent un climat relativement froid et un sol bien irrigué. Elles colonisent volontiers les rives des rivières et ruisseaux ou les terres basses, régulièrement inondées.
Soulager les douleurs lombaires. | ||
Soulager les douleurs causées par l’arthrose. | ||
Faire baisser la fièvre; soulager les douleurs rhumatismales et le mal de tête. | ||
Soulager la douleur causée par l'arthrose, les rhumatismes, la bursite, la tendinite, le mal de tête, la dysménorrhée. |
Étant donné que la teneur en salicine peut varier considérablement d'un produit à l'autre, on recommande généralement d'utiliser un extrait normalisé indiquant la teneur en salicine de chaque dose. |
Pour tous les usages mentionnés ci-dessus
L'utilisation de l'écorce de saule a traversé les siècles et les civilisations. Environ 500 ans avant notre ère, les Chinois en connaissaient les propriétés fébrifuges et analgésiques. Les anciens Grecs l'utilisaient également pour faire baisser la fièvre et soulager la douleur, et son usage était répandu dans l'Europe du Moyen Âge, entre autres choses, pour arrêter les vomissements, éliminer les verrues et réduire la libido. De la Floride à l'Alaska, l'écorce de saule a été et est encore abondamment employée par les Amérindiens comme antidouleur et comme fébrifuge.
En 1828, un pharmacien français du nom de Leroux isolait la salicine de l'écorce de saule, qu'il reconnut être la substance active principale de la plante. On découvrit alors que l'organisme transformait la salicine en acide salicylique, qui a des propriétés analgésiques et fébrifuges. Le professeur italien Rafaele Piria fut le premier à produire de l'acide salicylique pur à partir de l'écorce de saule. Un chimiste allemand, du nom de Kolbe, fut le premier à synthétiser l'acide salicylique en 1860.
Enfin, vers la toute fin du XIXe siècle, un autre chimiste allemand du nom de Hoffman, travaillant chez Bayer, synthétisait l'acide acétylsalicylique à partir d'une spirée (Spiraea ulmaria), d'où le nom Aspirine®. Cette dernière relégua l'écorce de saule et ses usages médicinaux aux oubliettes et projeta Bayer au firmament des sociétés pharmaceutiques.
L'acide acétylsalicylique agit plus rapidement que l'écorce de saule, mais son effet est moins prolongé et il cause des effets indésirables (irritation de la muqueuse de l'estomac et inhibition de la coagulation) que la plante ne provoque pas. Il n'en fallait pas davantage pour que l'écorce de saule réapparaisse, sous la forme de remède naturel, vers la fin du XXe siècle. Elle fait partie de la pharmacopée américaine et de celle de plusieurs pays européens. En Allemagne, elle est utilisée en pédiatrie pour faire tomber la fièvre, notamment en combinaison avec des plantes qui augmentent la sudation.
Douleurs lombaires. Un essai à double insu portant sur 210 sujets souffrant de douleurs lombaires chroniques a été publié en 20001. Après quatre semaines, 39 % des patients ayant reçu un extrait d'écorce de saule fournissant 240 mg de salicine (Assalix®) ne ressentaient plus de douleur, par rapport à 6 % dans le groupe placebo. Une dose de 120 mg avait complètement soulagé 21 % des sujets.
En 2001, on publiait les résultats d’une étude comparative menée auprès de 228 sujets souffrant de douleurs lombaires : après quatre semaines de traitement, un extrait de saule fournissant 240 mg de salicine (Assalix®) a été aussi efficace qu'une petite dose (12,5 mg) de rofécoxib (Vioxx®) pour soulager la douleur2. Il s’agissait cependant d’une étude au su, c’est-à-dire que les sujets savaient s’ils prenaient l’extrait de saule blanc ou le Vioxx®, ce qui peut fausser les résultats. Les résultats d’un suivi clinique de 15 mois visant à comparer le coût des deux traitements (451 sujets, dont 225 témoins) indiquent que 240 mg de salicine ont été efficaces pour réduire la douleur des patients, ainsi que le recours aux médicaments claissiques3.
Une synthèse portant sur l’efficacité des produits naturels pour soulager les douleurs lombaires a été publiée en 20074. Les chercheurs canadiens, qui se sont penchés sur les deux essais mentionnés plus haut1,2, jugent que le saule blanc peut soulager les douleurs lombaires.
Arthrose. Au cours d’un essai à double insu, un mélange de plantes (Reumalex®) renfermant 46 % d’écorce de saule a été légèrement supérieur au placebo pour soulager les douleurs arthritiques des sujets5.
Au cours d’une étude de deux semaines auprès de 78 sujets souffrant d'arthrose, les chercheurs ont constaté une diminution de 14 % de la douleur chez les sujets ayant pris un extrait de saule (240 mg de salicine par jour) et une augmentation de 2 % chez ceux ayant pris le placebo6.
Au cours d’un essai, 127 participants souffrant d'arthrose du genou ou de la hanche ont été répartis en trois groupes7. Ils ont pris, durant six semaines, soit un extrait de saule (240 mg de salicine), soit 100 mg d'un médicament anti-inflammatoire (diclofénac), soit un placebo. Le saule a été légèrement plus efficace que le placebo, mais nettement moins que le diclofénac.
Selon une étude d’observation récente (2008), l’extrait de saule est aussi efficace que des médicaments anti-inflammatoires pour réduire les douleurs de l’arthrose du genou et de la hanche8. Selon les auteurs, l’effet de l’écorce de saule serait plus lent à se faire sentir, mais est associé à moins d’effets indésirables que les traitements classiques.
Arthrite rhumatoïde. Au cours d’une étude publiée en 1996, le produit Reumalex®, qui renferme 46 % d’écorce de saule, a donné des résultats bénéfiques par rapport au placebo, mais modestes (31 sujets). Au cours d’un autre essai préliminaire mené auprès de 26 sujets souffrant d'arthrite, un extrait de saule n’a pas été plus efficace que le placebo6.
La Commission E et l'ESCOP reconnaissent l'efficacité de l'écorce de saule pour faire baisser la fièvre et soulager les douleurs rhumatismales ainsi que le mal de tête.
Note. La salicine n’est qu’un des principes actifs de l’écorce de saule. La dose généralement suggérée de 240 mg par jour est très inférieure aux doses d’antidouleur habituellement fournies par les salicylates de synthèse (de 1 300 mg à 2 600 mg par jour). Plusieurs autres molécules dans l’écorce de saule, des flavonoïdes par exemple, ont un effet anti-inflammatoire qui complète l'effet de la salicine et expliquerait l’efficacité de la plante à si petit dosage9. |
RéférencesNote : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée. Bibliographie Arthritis Research Campaign. Complementary and alternative medicines for the treatment of rheumatoid arthritis, osteoarthritis and fibromyalgia. [Consulté le 19 février 2009] www.arc.org.uk Notes 1. Chrubasik S, Eisenberg E, et al. Treatment of low back pain exacerbations with willow bark extract: a randomized double-blind study.Am J Med 2000 Jul;109(1):9-14. |