Noms communs : ginkgo, arbre aux 40 écus, arbre aux mille écus.
Nom botanique : Ginkgo biloba, famille des ginkgoacées.
Noms anglais : Ginkgo, Maidenhair Tree.
Noms chinois : Bai Guo Ye, Ginkyo, Yin-Kuo, Yinhsing.
Partie utilisée : feuilles.
Habitat et origine : le Ginkgo biloba est la plus ancienne des espèces d’arbre dont les spécimens sont encore identiques à leurs ancêtres. Il peuplait déjà la planète il y a 300 millions d'années. Grâce à quelques individus retrouvés dans d'anciens temples chinois, on a pu le réimplanter un peu partout dans le monde, surtout comme arbre ornemental. D'une exceptionnelle résistance aux stress environnementaux, il peut vivre jusqu'à 1 000 ans et atteindre de 40 à 50 m de hauteur. Il semble bien résister à la pollution et s'adapter facilement aux milieux urbains.
Réduire les symptômes de la maladie d’Alzheimer et de la démence sénile, réduire les symptômes de la claudication intermittente. | ||
Améliorer les fonctions cognitives et ralentir leur déclin avec l’âge, prévenir les maladies cardiovasculaires, traiter la maladie de Raynaud, traiter le vitiligo, atténuer le syndrome prémenstruel, prévenir le mal des montagnes. | ||
Traiter les acouphènes, traiter les dysfonctions sexuelles. | ||
Soulager les symptômes liés à une démence d’origine vasculaire ou dégénérative, traiter les troubles de la circulation périphérique (claudication intermittente, maladie de Raynaud), traiter les vertiges, acouphènes et maux de tête d'origine vasculaire. |
Pour plus d’informations, lire Recherches sur le ginkgo biloba.
Les extraits de feuilles de ginkgo biloba qu'on trouve sur le marché ne sont pas tous de qualité égale. On recommande les produits contenant les extraits normalisés EGb 761 ou Li 1370. Ils sont utilisés dans la majorité des essais cliniques rapportés dans cette fiche et sont normalisés à 24 % ou 25 % de glucoflavonoïdes et à 6 % de terpéno-lactones. |
Maladie d'Alzheimer et autres syndromes de démence vasculaire ou dégénérative, claudication intermittente
Remarques Entreprendre le traitement en prenant 60 mg par jour et augmenter progressivement au besoin, afin d'éviter d'éventuels maux de tête causés par l'effet vasodilatateur des extraits de ginkgo. Étant donné que les effets du ginkgo peuvent mettre un certain temps à se manifester pleinement, le traitement dure généralement de 2 à 3 mois et même plus. Il n'est pas rare que l'effet optimal ne soit atteint qu'au bout de 6 mois. |
Presque disparue de la surface de la Terre lors des grandes glaciations, l'espèce survécut en Asie et fut réimplantée en Europe à partir de 1730. En 1946, les premières verdures à revoir le jour à Hiroshima provenaient de la repousse d'un ginkgo biloba carbonisé lors du bombardement atomique de l’année précédente. L'extrême résistance de cet arbre aux stress environnementaux est sans doute l'une des principales caractéristiques de cette espèce, seule survivante de la très vieille famille botanique des ginkgoacées.
Traditionnellement, les Chinois utilisaient le noyau du fruit du ginkgo (Yin Kuo, qui signifie « abricot d'argent ») à la fois comme aliment et comme médicament, notamment pour traiter l'asthme et certains troubles respiratoires (bronchite). Ces usages médicinaux sont mentionnés dans le traité Chen Noung Pen T'sao qui date de 2 600 ans avant notre ère. Les femmes, responsables de la cueillette, mettaient des gants pour ramasser les fruits qui tombaient au sol à l’automne, car la chair du fruit, toxique et nauséabonde, peut causer des allergies cutanées.
Ce n'est qu'au cours des années 1950 que des chercheurs allemands entreprirent des recherches sur le potentiel médicinal d'un extrait tiré des feuilles plutôt que des noyaux. En Europe, on considère généralement que l’extrait normalisé de ginkgo est au moins aussi efficace que les médicaments classiques pour retarder la progression de la maladie d’Alzheimer ainsi que pour atténuer d'autres troubles liés au déclin des fonctions cognitives.
En Allemagne l’extrait EGb 761 fait partie des médicaments sur ordonnance les plus prescrits. Il est notamment utilisé pour traiter l’insuffisance circulatoire cérébrale, une affection qui inclut les symptômes suivants : troubles de la mémoire et de la concentration, confusion, dépression, anxiété, étourdissements, acouphènes et maux de tête.
L’arbre est maintenant cultivé un peu partout dans le monde afin de répondre aux besoins de l’industrie des extraits médicinaux de cette plante. On retrouve de grandes plantations commerciales de ginkgo dans l’ouest de la France, en Caroline du Sud (États-Unis), au Japon, en Corée et en Chine.
La majorité des études concluant à l’efficacité du ginkgo biloba a été menée avec 2 extraits normalisés : le EGb 761 (le plus souvent utilisé) et le Li 1370, qui contiennent respectivement 24 % et 25 % de glucoflavonoïdes (ou flavoglycosides) et 6 % de terpéno-lactones. Plusieurs extraits sur le marché sont de pâles copies de ceux utilisés au cours des études : ils sont généralement normalisés en glucoflavonoïdes, mais pas en terpéno-lactones. Par ailleurs, les teintures, les extraits non normalisés et les capsules ou comprimés contenant uniquement des feuilles séchées de ginkgo ne peuvent fournir de dosages thérapeutiques équivalant aux extraits normalisés à 50:1 (1 g d’extrait = 50 g de feuilles). |
Les extraits normalisés de ginkgo biloba ont fait l’objet de très nombreuses études, européennes pour la plupart. Cette fiche rapporte les principales applications cliniques de cette plante.
Mode d’action. Bien qu'on sache que l'extrait de ginkgo améliore la circulation sanguine en favorisant entre autres la dilatation des vaisseaux sanguins (augmentation de leur diamètre), on ne connaît pas précisément ses mécanismes d’action. Plusieurs substances actives pourraient être impliquées, parmi lesquelles la quercétine, les bilobalides et les ginkgolides. Ces substances réduisent aussi la viscosité du sang et peuvent protéger les cellules nerveuses grâce à leurs effets antioxydants.
Démence sénile et maladie d’Alzheimer (stade précoce). Au début des années 2000, les synthèses et méta-analyses faisaient état de l’efficacité du ginkgo biloba pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer et en atténuer les symptômes1-4. L’extrait de ginkgo est d’ailleurs inscrit dans la classification ATC (Anatomical Therapeutical Chemical) de l’Organisation mondiale de la Santé, parmi les médicaments contre les démences, aux côtés de la mémantine et des inhibiteurs de cholinestérase.
Au cours des dernières années, son efficacité a été remise en question. En 2008, une étude importante (GEM Study : 3 069 sujets âgés de 75 ans et plus suivis durant 6 ans à 7 ans) a montré que le ginkgo n’était pas plus efficace qu’un placebo pour prévenir la démence et la maladie d’Alzheimer (voir notre nouvelle L'efficacité du ginkgo mise en doute)7. L’année suivante, une méta-analyse a conclu que les données sur les effets des extraits normalisés de ginkgo n’étaient pas convaincantes, tant sur le plan de la prévention que de la progression de la démence sénile et de la maladie d’Alzheimer. Selon les auteurs, la plupart des résultats positifs rapportés provenaient d’études de faible qualité méthodologique et avaient été contredits par des essais plus récents et mieux contrôlés5.
En 2010, des chercheurs ont refait l’analyse de l’ensemble des études publiées en y ajoutant les plus récentes et en tenant compte de chaque forme de démence6. Ils concluent que le ginkgo a un effet significatif sur les fonctions cognitives, toutes démences confondues. Par contre, il n’a aucune influence notable sur les symptômes psychiatriques. Enfin, il n’améliore l’accomplissement des tâches quotidiennes que des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer; il n’a pas cet effet sur celles souffrant d’autres démences.
Il est à signaler qu’une étude d’envergure est en cours en Europe (GuidAge Study) auprès de sujets âgés de 70 ans et plus8.
L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par la Commission E et par l’Organisation mondiale de la Santé comme traitement adjuvant des symptômes de démence d'origine vasculaire ou dégénérative, incluant les pertes de mémoire, les troubles de l'attention et la dépression. |
Claudication intermittente. Parmi les approches complémentaires utilisées pour traiter la claudication intermittente, les extraits normalisés de ginkgo sont le seul traitement alternatif bien documenté11. Les extraits normalisés permettraient aux patients atteints de cette affection de marcher un peu plus longtemps avant de ressentir de la douleur aux jambes9.
Si des dosages de 240 mg par jour semblent plus efficaces que le dosage habituel de 120 mg à 160 mg10, les effets demeurent modestes et l’amélioration ne devient significative qu’après 24 mois de traitement28. Il est à noter que les traitements classiques ne font guère mieux et peuvent parfois avoir des effets secondaires. Par exemple, la pentoxifylline peut causer de l'arythmie cardiaque ou des saignements.
Mémoire et cognition. Les résultats obtenus jusqu’à présent ne permettent pas d’affirmer que le ginkgo améliore les facultés cognitives27, ni qu’il freine leur déclin associé au vieillissement29,48. Quelques études montrent une légère amélioration de la mémoire et des facultés cognitives chez des personnes âgées14-20, d’autres sont beaucoup moins concluantes21-26.
Prévention des maladies cardiovasculaires. Le ginkgo contient des substances antioxydantes auxquelles on attribue également la capacité d’augmenter le diamètre des vaisseaux sanguins (vasodilatatrices) et d’inhiber l’agrégation des plaquettes sanguines (antiplaquettaires). Ces propriétés peuvent s’avérer utiles pour la prévention des maladies cardiovasculaires. Cependant, le suivi d’environ 3 000 personnes âgées de 75 ans et plus, pendant 6 à 7 ans (GEM Study), n’a pas montré d’effet significatif du ginkgo (240 mg par jour) sur l’incidence des maladies cardiovasculaires65. Il ne semble pas avoir eu non plus d’influence sur le nombre de cas d’hypertension66 . En revanche, des doses identiques du même extrait (EGb 761) ont permis de réduire les plaques d’athérosclérose, dont la formation est étroitement associée aux maladies cardiovasculaires68.
Maladie de Raynaud. L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé pour le traitement des troubles liés à la résistance artérielle périphérique, dont la maladie de Raynaud fait partie. Des données préliminaires indiquent que l’extrait de ginkgo biloba peut réduire les symptômes de cette maladie43,44.
Vitiligo. Des extraits de ginkgo ont donné des résultats prometteurs pour le traitement du vitiligo69. Des doses quotidiennes de 120 mg ont stoppé la progression de la maladie, et même réduit la dépigmentation de la peau dans certains cas49,70.
Syndrome prémenstruel. Deux études cliniques47,71 font mention d’une réduction des symptômes physiques et psychologiques du syndrome prémenstruel par la prise de 160 mg de l’extrait Egb 761 par jour, du 16e jour d’un cycle au 5e jour du cycle suivant. Ces résultats sont encourageants, mais demandent à être confirmés sur des échantillons de population plus larges.
Mal des montagnes. Deux études préliminaires portant sur la prévention de ce malaise par la prise d’un extrait normalisé de ginkgo avaient donné des résultats prometteurs30,31. Cinq essais ont ensuite été menés entre 2004 et 2009 , mais seulement 2 d’entre eux ont donné des résultats positifs34,35. Dans l’une des 3 autres études non concluantes32-34, l’utilisation de 2 extraits différents a donné des résultats opposés, mettant ainsi en évidence que la composition des extraits, en particulier en flavonoïdes spécifiques du ginkgo34 , influençait fortement leur efficacité.
Acouphènes. Selon deux méta-analyses publiées en 2004 et une synthèse publiée en 2005, l’ensemble de la preuve pointe vers l’absence d’efficacité du ginkgo pour traiter cette affection. Les auteurs de ces publications soulignent que plusieurs essais positifs sont de faible qualité méthodologique36-38.
L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par la Commission E et l’Organisation mondiale de la Santé pour soulager les acouphènes d’origine vasculaire (une minorité des cas d’acouphènes). |
Dysfonctions sexuelles. Des chercheurs ont vérifié si le ginkgo pouvait être utile en cas de dysfonction sexuelle causée par la prise d’antidépresseurs. Les résultats positifs d’une première étude sans placebo (1998)39 n’ont pas été confirmés par 2 essais à double insu avec placebo subséquents40,41. Le ginkgo n’a pas non plus été efficace pour traiter la dysfonction sexuelle féminine42.
Divers. Des extraits normalisés de ginkgo ont donné des résultats positifs en cas de surdité soudaine45,46, d’anxiété50 et de schizophrénie (traitement adjuvant)51,72. Il semble également que la prise d’extraits de gingko puisse réduire la toxicité de certains médicaments, comme la doxorubicine (cancer)52 et l'iode radioactif (hyperthyroïdie)53
RéférencesNote : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée. Bibliographie Barnes Joan, Anderson A. Linda, Phillipson David J. Herbal Medicines, Pharmaceutical Press, Grande-Bretagne, 2002, deuxième édition. Notes 1. Sierpina VS, Wollschlaeger B, Blumenthal M. Ginkgo biloba. Am Fam Physician. 2003 Sep 1;68(5):923-6. Review. Texte integral : www.aafp.org |