Ginseng

Ginseng



Noms communs : ginseng asiatique, ginseng coréen, ginseng chinois (pour Panax ginseng), ginseng américain, ginseng canadien (pour Panax quinquefolius).
Noms botaniques :
Panax Ginseng (espèce asiatique), Panax quinquefolius (espèce nord-américaine), famille des araliacées.
Nom anglais :
ginseng.
Nom chinois :
Ren Shen.

Parties utilisées : racine et radicelles.
Habitat et origine :
les deux espèces sont des plantes vivaces forestières à croissance lente. P. ginseng est originaire de Chine, de Corée et des régions extrême-orientales de l'ancienne Union soviétique, tandis que P. quinquefolius vient du nord des États-Unis et du sud du Canada. Ces espèces s'installent naturellement sous le couvert des grands feuillus, dans un humus forestier riche et bien drainé, recouvert chaque automne d'un manteau de feuilles mortes.

Faux ginsengs. On donne souvent le nom « ginseng » à des plantes qui n'en sont pas. Le ginseng de Sibérie (Eleutherococcus senticosus - éleuthérocoque), le ginseng des femmes (Angelica sinensis - Dong Quai ou angélique chinoise), le ginseng du Brésil (Pfaffia paniculata - suma), le ginseng péruvien (Lepdium meyenii - maca) et le ginseng indien (Withania somnifera ashwagandha) n'appartiennent pas au genre botanique Panax. Même si ces plantes ont une valeur médicinale, on ne saurait les assimiler au ginseng et leur attribuer les effets décrits dans cette fiche.

Indications du ginseng

Efficacité probable

Stimuler le système immunitaire.

Voir la légende des symboles

Efficacité possible

Traiter la dysfonction érectile, traiter le diabète de type 2.

Efficacité incertaine

Stimuler la mémoire, améliorer la performance physique, promouvoir le bien-être général, soulager les symptômes de la ménopause, prévenir et traiter le cancer.

Usage reconnu

Tonifier l'organisme des personnes fatiguées ou affaiblies, rétablir la capacité de travail physique et de concentration intellectuelle, aider les convalescents à reprendre des forces.

Usage traditionnel

Traiter le diabète et la dysfonction sexuelle, stimuler le système immunitaire, préserver la santé des personnes vieillissantes, notamment des femmes ménopausées.

Pour plus de détails, voir Recherches sur le ginseng

Posologie du ginseng

Stimulation du système immunitaire

  • Extrait normalisé (4 % à 7 % de ginsénosides). Prendre de 100 mg à 200 mg, 2 fois par jour.

Fatigue physique ou intellectuelle, convalescence, stimulation de la fonction sexuelle

  • Extrait normalisé (4 % à 7 % de ginsénosides). Prendre 200 mg, de 1 à 3 fois par jour.
  • Teinture (1:5 - g/ml). Prendre de 5 ml à 10 ml par jour.
  • Racine séchée. Prendre de 500 mg à 2 g de racines sous forme de capsules ou en décoction (faire bouillir de 1 g à 2 g de racines dans 150 ml d'eau pendant 10 à 15 minutes). Les dosages peuvent aller jusqu’à 3 g, 3 fois par jour.

Diabète

  • Bien que plusieurs études indiquent que chaque espèce de ginseng peut aider à contrôler le taux de sucre dans le sang, les dosages et les types de préparations ont trop varié pour établir un protocole de traitement.

Durée des différents traitements

- Selon la Commission E, un traitement dure généralement 3 mois.
- Dans la tradition russe, par contre, on recommande de prendre le ginseng pendant 10 à 15 jours, puis de faire une pause de 2 semaines avant de reprendre le traitement, si nécessaire.
- En Médecine traditionnelle chinoise, il n’y a pas de limites de temps au traitement, notamment dans le cas de personnes affaiblies à qui l’on conseille un usage à long terme ou même chronique.

Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la Santé recommande de prendre le ginseng le matin à cause de son effet stimulant.

Description du ginseng

Le ginseng est la plante médicinale qui jouit de la plus grande renommée en Asie. Les médecins chinois considèrent le ginseng asiatique (Panax Ginseng) comme un tonique du Qi, la source de l'« Énergie vitale ». Ils lui attribuent la propriété d'accroître la force et le volume du « Sang » (le concept de « Sang », en MTC, est plus large qu’en médecine occidentale moderne – voir notre section Médecine chinoise 101), d'augmenter la vitalité et l'appétit, de calmer l'« Esprit » et de procurer de la « Sagesse ». On estime qu'il agit sur l'ensemble de l'organisme de plusieurs manières subtiles et qu'il contribue de manière globale à la santé et au bien-être.

Traditionnellement, le ginseng asiatique (P. ginseng) est dit « blanc » lorsque la racine a simplement été nettoyée et séchée. On le dit « rouge » ou « ginseng rouge coréen » lorsque la racine a été traitée à la vapeur avant d'être séchée.

Selon les praticiens de la Médecine traditionnelle chinoise, le ginseng asiatique est « chaud », tandis que le ginseng américain est plus « froid ». Cela signifie, en bref, que l’espèce asiatique est stimulante et nourrit l’énergie Yang, tandis que l’espèce américaine a un effet calmant et nourrit le Yin10. Les molécules actives connues des ginsengs sont les ginsénosides (de la famille des saponines). De très nombreux ginsénosides ont été identifiés à ce jour et ils sont présents en proportions différentes dans les 2 espèces.

Presque tout le ginseng du commerce mondial est aujourd'hui cultivé en champ, sous ombrières. Dans ces conditions, la plante produit une racine commercialisable au bout de 3 à 5 ans. La Chine, la Corée, les États-Unis et le Canada en sont les principaux pays producteurs. La culture en milieu boisé, notamment dans des érablières, est en cours d’expérimentation au Québec. En milieu forestier, la plante peut mettre 7 années ou plus avant de produire une racine qui présente une valeur commerciale.

Historique du ginseng

Le nom générique Panax vient des mots grecs Pan, qui signifie « tout », et Akos qui veut dire « guérir ». Le terme ginseng vient des mots chinois Gin, qui désigne « l'homme », et Seng qui veut dire « essence ».

Le ginseng asiatique fait partie de la pharmacopée de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) depuis au moins 2 000 ans. L'espèce nord-américaine (Panax quinquefolius) fut introduite en Chine autour de 1718 après avoir été découverte dans la région de Montréal par un missionnaire jésuite. Les herboristes chinois l'ont rapidement adoptée, soulignant sa grande similitude avec le ginseng asiatique tout en reconnaissant sa spécificité.

L'intérêt marqué des Chinois pour le ginseng nord-américain sauvage a entraîné une récolte effrénée de la plante qui a menacé sa survie. De plus, l’exploitation commerciale des forêts a créé une menace supplémentaire. Le ginseng sauvage est aujourd’hui considéré comme une espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada et sa cueillette est interdite. Aux États-Unis, elle est soit interdite, soit étroitement contrôlée dans plusieurs États. Le ginseng asiatique sauvage est également une plante rare en Asie.

On sait peu de choses de l'usage que les Amérindiens ont fait du ginseng indigène avant sa quasi-extinction. Il semble qu'une peuplade l'employait pour fortifier la santé des personnes âgées tandis qu'une autre s'en serait servi pour accroître la fertilité féminine. Enfin, selon une légende, la plante permettait d'accoucher sans douleur.

Recherches sur le ginseng

En 1947, un éminent chercheur russe du nom de Lazarev formulait le concept d’« adaptogène » pour décrire un type d'effet qui pourrait s'apparenter au concept chinois de « Tonique ». Selon la définition de Lazarev, une substance adaptogène accroît, de manière générale et non spécifique, la résistance de l'organisme aux divers stress qui l'atteignent. Tout en causant un minimum d'effets indésirables, un produit adaptogène exerce une action normalisatrice non spécifique sur plusieurs organes ou sur de nombreuses fonctions physiologiques.

Le concept correspond bien aux différents effets du ginseng, constatés au cours d’études cliniques. Par exemple, il peut, selon les besoins de l’organisme, élever ou abaisser la température corporelle et la tension artérielle, faire perdre ou gagner du poids, stimuler ou calmer le système nerveux central, etc. Les molécules actives connues sont les ginsénosides (de la famille des saponines).

On comprend bien qu'un tel concept, bien que fort intéressant, s'insère mal dans le contexte de la recherche médicale moderne et se prête plus ou moins bien aux protocoles habituels des essais cliniques classiques. La variation dans la qualité et la teneur en ingrédients actifs des différents ginsengs utilisés au cours des essais cliniques pourrait aussi expliquer leurs résultats contradictoires1.

Efficacité probable Stimulation du système immunitaire. De nombreux essais chez différents animaux indiquent que le ginseng peut stimuler le système immunitaire. Les données sont convaincantes chez l’humain aussi. Chez des sujets vaccinés contre la grippe, des extraits normalisés de ginseng asiatique (G115®, 100 mg, 2 fois par jour)2 et de ginseng américain3 (COLD-fX®, 200 mg, 2 fois par jour) ont nettement diminué le risque de contracter une infection respiratoire par rapport à un placebo.

Un essai a été mené au Canada auprès de 270 personnes sujettes au rhume. La prise d’un extrait normalisé de ginseng américain (COLD-fX®, 400 mg par jour pendant 4 mois) a été plus efficace qu’un placebo pour réduire l’intensité et la durée des symptômes4. De plus, seulement 10 % des personnes du groupe expérimental ont eu plus d'un rhume, comparativement à 23 % dans le groupe placebo. Un essai de moindre envergure sur le même produit a donné des résultats similaires auprès de personnes âgées vaccinées5.

Quelques chercheurs ont voulu savoir si le ginseng asiatique avait un effet stimulant sur le système immunitaire des sportifs6-8. Les résultats ne sont pas convaincants jusqu’à présent9. Chez des hommes sédentaires, le ginseng américain (1 125 mg d’extrait normalisé) n’a pas non plus eu d’effet sur l’immunité, mesurée après un exercice physique modéré10.

Efficacité possible Fonction sexuelle. De nombreuses préparations médicinales issues de la Médecine traditionnelle chinoise et destinées au traitement de diverses dysfonctions sexuelles renferment du ginseng. Les auteurs d’une synthèse publiée en 2008 ont scruté 7 essais cliniques avec placebo, dont 6 ont porté sur le ginseng asiatique rouge. Ils concluent que le ginseng rouge peut être utile en cas de dysfonction érectile, mais que la preuve manque de solidité11.

Par ailleurs, un essai croisé avec placebo mené en Corée a donné des résultats prometteurs au chapitre de l’amélioration de la fonction sexuelle chez des femmes en ménopause12.

Efficacité possible Diabète de type 2. Les données sont intéressantes, mais pas assez précises pour le moment. Plusieurs essais ont été faits pour vérifier l’effet du ginseng sur le taux de glucose sanguin de personnes souffrant de diabète ou non13. Selon une synthèse publiée en 2006, la plante a eu un effet bénéfique au cours de la plupart de ces études14. Cependant, comme le soulignent les auteurs, ces données ne permettent pas d’établir un protocole de traitement. En effet, au cours de ces essais, les dosages employés, les produits utilisés et les effets constatés ont beaucoup varié.

Efficacité incertaine Stimulation des fonctions cognitives. La Commission E et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaissent l'usage du ginseng asiatique (Panax Ginseng), entre autres pour rétablir la capacité de travail physique et de concentration intellectuelle. Bien que quelques essais cliniques aient donné des résultats positifs, d’autres n’ont pas été concluants. L’ensemble des données ne permet pas de conclure à l’efficacité du ginseng asiatique (pas plus que de l'américain) sur la mémoire, notamment à cause de la faible qualité méthodologique des études et du fait qu’on a utilisé des doses et des types de préparations différents15,16.

Deux essais croisés avec placebo publiés en 2010 indiquent que la prise d’une dose unique d’extrait de ginseng asiatique17 ou américain18 a eu un effet bénéfique sur la mémoire à court terme, tout en induisant une perception de plus grand calme chez les participants. Au cours d’un de ces essais, on a poursuivi le traitement durant 7 jours : il n’y a pas eu d’amélioration de ces effets aigus ni de différence au chapitre de l’humeur ou de la performance cognitive générale entre le groupe placebo et le groupe traité17.

Au cours de 2 essais cliniques, on a testé l'efficacité d'un mélange de ginseng asiatique et de ginkgo biloba (Gincosan®) pour améliorer la mémoire, avec des résultats contradictoires19,20.

Au chapitre de la maladie d’Alzheimer, les auteurs d’une revue systématique se sont penchés sur 2 études ayant comparé les effets du ginseng asiatique comme adjuvant à ceux d’un traitement classique seul. Bien que le traitement avec ginseng ait donné des résultats nettement supérieurs, selon ces chercheurs, la validité de ces résultats est limitée par des failles méthodologiques importantes21.

Efficacité incertaine Amélioration de la performance physique. Là encore, les essais cliniques ont donné des résultats contradictoires. La majorité d’entre eux, notamment les plus récents, n’ont pas été concluants. L’auteur d’une synthèse publiée en 2009 souligne qu’on attend encore un essai fait dans les règles de l’art pour démontrer l’efficacité du ginseng chez les sportifs voulant améliorer leurs performances22. Plus récemment, un essai sur des coureurs amateurs n’a pas été concluant au cours d’un test d’endurance dans des conditions chaudes et humides : les sujets avaient pris une dose unique d’un extrait de ginseng23.

Efficacité incertaine Bien-être général. Les auteurs d’une synthèse publiée en 2003 se sont penchés sur 9 essais. Malgré certains effets constatés, le ginseng, seul ou en combinaison avec des vitamines ou minéraux, n’a pas donné de résultats clairement concluants au chapitre de la qualité de vie de différents sujets (personnes en bonne santé, ménopausées et diabétiques)24.

Efficacité incertaine Ménopause. Le ginseng est utilisé de façon traditionnelle pour soulager les symptômes de la ménopause. Le seul essai d’envergure a porté sur 384 femmes en ménopause17. Un extrait de ginseng asiatique normalisé pris durant 16 semaines n’a pas été plus efficace qu’un placebo pour réduire les bouffées de chaleur des participantes, mais il a très légèrement amélioré leur bien-être psychologique. Au cours d’un essai préliminaire mené auprès de 12 femmes aux prises avec des symptômes graves de ménopause, la prise de 6 g de ginseng rouge asiatique par jour durant 1 mois a réduit la fatigue, l'insomnie et la dépression des participantes18. Au cours de ces 2 études, les chercheurs ont constaté que le ginseng n’avait pas eu d’effet sur le plan hormonal.

Efficacité incertaine Prévention et traitement du cancer. On dispose uniquement d’études menées en Asie et d’un seul essai clinique avec placebo, ce qui ne permet pas de conclure à l’efficacité du ginseng pour prévenir ou traiter le cancer.

Des études cas-témoins et des recherches épidémiologiques menées en Corée ont fait état d'une diminution du risque de cancer chez les sujets qui consomment du ginseng asiatique28. Dans le cadre d’une vaste étude épidémiologique menée en Chine (Shanghai Women's Health Study), des chercheurs ont suivi durant 3 à 4 ans un sous-groupe de 1 455 femmes chinoises souffrant d’un cancer du sein. Ils ont établi 2 corrélations intéressantes : le taux de survie était supérieur chez les femmes qui prenaient régulièrement du ginseng avant que le cancer ne soit diagnostiqué; et celles qui ont consommé du ginseng après avoir reçu leur diagnostic ont eu une meilleure qualité de vie29. Cependant, l’analyse a amalgamé l’ensemble des préparations et types de ginsengs consommés, de même que des durées très variables de traitement. On ne peut donc pas formuler de recommandations précises sur les meilleurs protocoles à partir de ces résultats. Par ailleurs, au sein de l’ensemble des participantes à la Shanghai Women's Health Study (près de 75 000 femmes) la consommation de ginseng n’a pas été associée à un risque réduit de cancer de l’estomac30.

Un seul essai clinique avec placebo a été publié à notre connaissance. Il a porté sur 643 patients chinois souffrant de gastrite atrophique chronique, une atteinte de la paroi interne de l’estomac qui peut prédisposer au cancer de cet organe. Les patients traités ont pris 1 g de poudre d’extrait de ginseng rouge coréen durant 3 ans et ont été suivis pendant 8 autres années. À la fin de cette période, seuls les hommes avaient bénéficié d’un effet préventif statistiquement significatif contre le cancer, tous organes confondus31.

Traitement adjuvant. Au cours d’essais in vitro et sur des animaux, plusieurs ginsénosides ont montré une activité anticancer, jumelée à une faible toxicité32,33. Voilà pourquoi des chercheurs se sont intéressés au ginseng comme traitement adjuvant du cancer, notamment pour contrer la fatigue extrême ressentie par les patients. Dans cette étude, les patients qui avaient pris une dose de 1 000 mg ou de 2 000 mg de ginseng américain ont rapporté avoir plus d’énergie, se sentir moins fatigués et avoir amélioré davantage leur bien-être général, comparativement aux sujets du groupe placebo et à ceux qui avaient pris une dose de 750 mg34. Au cours d’un essai antérieur avec placebo mené sur 53 sujets aux prises avec le cancer, la prise de 3 g d’extrait de ginseng rouge avait amélioré la qualité de vie des participants, surtout au plan psychologique35.

Usage reconnu La Commission E et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaissent l'usage du ginseng asiatique (Panax Ginseng) pour tonifier l'organisme des personnes fatiguées ou affaiblies, rétablir la capacité de travail physique et de concentration intellectuelle et aider les convalescents à reprendre des forces.

En Médecine traditionnelle chinoise (MTC), le ginseng (depuis 2 000 ans pour l'asiatique et près de 300 ans pour le nord-américain) entre dans la composition d'une multitude de préparations classiques. Selon la MTC, c'est un tonique général de l'organisme.

Précautions

Attention

  • L'automédication en cas de diabète peut entraîner de graves problèmes. Lorsqu'on entreprend un traitement ayant pour effet de modifier son taux de glucose sanguin, il faut surveiller sa glycémie de très près. Il est aussi nécessaire d’avertir son médecin, afin qu’il puisse, au besoin, revoir la posologie des médicaments hypoglycémiants classiques.
  • Il est important de distinguer les espèces asiatique et américaine de ginseng, car elles ont des effets spécifiques à chacune (voir les sections Historique et Recherches). Il est conseillé de consulter un naturopathe, un herboriste dûment certifié ou un professionnel de la santé bien informé afin de choisir l’espèce pertinente.

Contre-indications

  • La Commission E recommande d'éviter le ginseng asiatique (P. ginseng) en cas d'hypertension artérielle.
  • Bien qu'il semble que la plante n'exerce pas d'action oestrogénique26,27,40,41, certaines sources continuent de recommander la prudence aux patientes ayant souffert d'un cancer hormonodépendant ou dont le risque de contracter ce type de cancer est élevé.
  • Selon les auteurs d’une synthèse récente, les données sont insuffisantes pour conclure à l’innocuité des ginsengs pour les femmes enceintes et celles qui allaitent. Ils recommandent donc la prudence38.

Effets indésirables

  • Aux dosages recommandés, les ginsengs sont essentiellement dénués d’effets indésirables. Une analyse des données portant sur les effets indésirables qui ont été relevés dans l'ensemble des études cliniques révèle qu'il n'y a pas eu, chez les sujets traités, plus d'effets indésirables que chez les sujets des groupes témoins39.
  • Notez qu’en 1979, une étude portant sur 133 sujets prenant du ginseng asiatique a fait état de plusieurs effets indésirables chez 14 personnes : hypertension, nervosité, irritabilité, insomnie, diarrhée, etc. L’auteur a nommé ce phénomène ginseng abuse syndrome (GAS), mais son étude a été discréditée pour manque de rigueur, car entre autres, les sujets ayant rapporté ces effets indésirables consommaient de très grandes quantités de ginseng (jusqu’à 15 g par jour) et plusieurs ingéraient aussi beaucoup de caféine. Aucun autre cas de GAS n’a été signalé depuis40.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments

  • Le ginseng peut augmenter l'effet des aliments, plantes ou suppléments aux propriétés stimulantes (café, thé, guarana, chocolat, etc.).
  • Le ginseng peut augmenter l'effet des plantes ou suppléments ayant des propriétés hypoglycémiantes (psyllium, glucomannane, fenugrec, par exemple).

Avec des médicaments

  • Le ginseng pourrait interagir avec les anticoagulants. Deux études publiées en 2004 et menées sur des volontaires en bonne santé prenant du ginseng et de la warfarine (Coumadin®) sont cependant arrivées à des conclusions opposées. Au cours de la première, les chercheurs ont conclu à l’absence d’interaction41, tandis que la deuxième a permis de constater que la prise de ginseng réduisait l’effet du médicament anticoagulant42. Les patients qui prennent de la warfarine ou un autre anticoagulant en même temps que du ginseng devraient donc en aviser leur médecin.
  • Le ginseng peut interagir avec les médicaments hypoglycémiants.
  • Théoriquement, le ginseng pourrait interagir avec les stimulants du système nerveux central et les antidépresseurs de type inhibiteurs de la monoamine-oxydase (2 cas rapportés43,44).

Sur les tablettes

  • Qualité des suppléments de ginseng. De 1995 à 2000, des analyses ont révélé une grande variabilité de la teneur en ginsénosides des suppléments offerts dans le commerce, notamment en Suède, en France, aux États-Unis et en Ontario44.

 

 

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

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Notes

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