Sida/VIH

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Le VIH, ou virus de l’immunodéficience humaine, est un type de virus qui peut causer une maladie mortelle appelée sida (syndrome d’immunodéficience acquise). L’infection au VIH affaiblit progressivement le système immunitaire, c’est-à-dire les défenses naturelles du corps contre la maladie. Si elle n’est pas traitée, de graves maladies peuvent survenir. Des infections normalement anodines, comme une grippe ou une bronchite, peuvent s’aggraver, devenir très difficiles à traiter ou même entraîner le décès. De plus, le risque de cancer est considérablement accru.

Ce qui distingue le VIH des autres virus, c’est qu’il s’attaque au système immunitaire en prenant le contrôle des cellules T CD4. Ces dernières ont pour rôle de coordonner la réponse immunitaire lorsqu’un virus se présente. Lorsque le VIH utilise les cellules CD4 pour se propager, il les endommage et les détruit. Ce faisant, le VIH mine de l’intérieur le système immunitaire qui a pour rôle de le combattre (voir le schéma).

Contagion

Le VIH se transmet par les liquides corporels : principalement par le sang, mais aussi par le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel.

Le plus souvent, le virus est contracté au moment d’activités sexuelles non protégées ou par l’échange de seringues chez les utilisateurs de drogues injectables. Le risque de transmission par des baisers avec échange de salive est pratiquement nul.

Dans la plupart des pays industrialisés, les rapports homosexuels entre hommes constituent la plus importante voie d'infection. Cependant, la transmission hétérosexuelle a fortement progressé depuis le début de l’épidémie.

Le VIH ne se transmet pas des manières suivantes :
On ne peut pas le contracter par une poignée de main, par la sueur ou les larmes. Il n’est pas véhiculé par des insectes. On ne le contracte pas sur les sièges de toilette, ni en nageant dans les piscines publiques, en partageant la nourriture ou en utilisant le linge, les serviettes ou le téléphone d’une personne infectée.

L’épidémie

  • En Amérique du Nord, les premiers signes de l’épidémie sont apparus à la fin des années 1970. Les hommes homosexuels ont été les premiers touchés ;
  • Le virus du VIH a été isolé en 1983 ;
  • Le premier traitement antirétroviral, l’AZT, a été découvert en 1987. La trithérapie, beaucoup plus efficace, est devenue disponible au milieu des années 1990 ;
  • Environ 40 millions de personnes dans le monde vivent présentement avec le VIH. Les deux tiers d’entre elles résident en Afrique subsaharienne1 ;
  • Selon les chiffres de l’Institut national de veille sanitaire, environ 6 100 découvertes de séropositivité ont été relevées en 2011 en France. Le nombre de découvertes est stable depuis 2008, alors qu’il avait diminué significativement entre 2004 et 2007 ;
  • Au Canada, un peu plus de 2 600 nouveaux cas de séropositivité (présence des anticorps anti-VIH, confirmant l’infection) ont été signalés en 20082. Toutefois, cela sous-estime le nombre réel de cas, car on évalue que 20 à 30 % des Canadiens infectés par le VIH ignorent l’être. Les personnes les plus touchées sont les hommes de 15 à 39 ans.

Moins mortel, mais encore redoutable

Aucun traitement ne permet d’éliminer complètement le VIH du corps. Et malgré le fait qu’avec les traitements appropriés, une personne séropositive peut maintenant espérer vivre longtemps, l’infection au VIH demeure une maladie grave. Les personnes séropositives restent contagieuses toute leur vie, sont plus vulnérables à toutes sortes de maladies et doivent aussi supporter les effets indésirables d’une trithérapie coûteuse.

Non traitée, l’infection est mortelle et le sida demeure un fléau dans plusieurs régions du monde. Les médecins remarquent une banalisation de l’infection au VIH parmi les jeunes adultes et s’en inquiètent. Le nombre de personnes infectées a d’ailleurs significativement augmenté au Canada en 2008, tandis que l’infection s’était plutôt stabilisée depuis 20022. Cela laisse croire à un relâchement de la protection durant les activités sexuelles.

 

Évolution de l’infection vers le sida

  • 1re phase - primo-infection. Dans les semaines qui suivent l’infection, environ le tiers des personnes touchées présentent des symptômes semblables à ceux de la grippe ou de la mononucléose : fièvre, maux de tête, maux de gorge, rougeurs sur la peau, fatigue, douleurs musculaires, etc. Ces malaises se résorbent sans traitement.
  • 2e phase – infection asymptomatique. Le virus peut vivre dans l’organisme pendant de nombreuses années sans provoquer de symptômes. La personne peut donc avoir l’impression de ne pas être malade, mais elle demeure contagieuse. La séroconversion - le moment où une personne séronégative (pas d'anticorps dans le sang) devient séropositive (présence d'anticorps dans le sang) - se produit durant cette phase, 1 à 3 mois après l'infection.
  • 3e phase – infection symptomatique. La personne ressent à l’occasion un ou des symptômes liés à l’infection au VIH (fatigue, diarrhée, gonflement des ganglions, perte de poids, sueurs nocturnes, fièvre, etc.).
  • 4e phase – sida (syndrome d’immunodéficience acquise). Si le nombre de cellules immunitaires (lymphocytes T CD4) est très bas et que le corps n’arrive plus à lutter contre d’autres infections ou maladies, le diagnostic de sida est posé. Les symptômes de l’infection deviennent plus apparents et constants. De plus, des infections opportunistes peuvent causer d’importants problèmes de santé. Les infections opportunistes sont des infections qui normalement ne sont pas graves, mais qui le deviennent chez les personnes qui ont de très faibles défenses immunitaires. Parmi les maladies opportunistes, on retrouve la candidose, la pneumonie, la tuberculose, les infections à l’herpès, et aussi des cancers (surtout des lymphomes et le sarcome de Kaposi).

Remarque. Les recherches ont montré que les maladies cardiovasculaires sont plus courantes chez les personnes séropositives, car leur organisme est soumis à un degré plus élevé d’inflammation. On sait que l’inflammation participe à la formation de plaques dans la paroi des artères, ce qui peut gêner la circulation du sang. De plus, des cas de dégénérescence cognitive (par exemple, la maladie d’Alzheimer) reliés à l’infection au VIH ont aussi été rapportés.

Le fait que le VIH prend directement le contrôle du système immunitaire le rend particulièrement dangereux. Pour découvrir comment le virus parvient à entrer dans les cellules immunitaires appelées lymphocytes T CD4 et à s’y multiplier, utilisez notre schéma interactif (au haut de la page).