Autres noms : acide ascorbique, ascorbate de calcium, ascorbate de sodium, ascorbate de potassium.
Prévenir le rhume en cas d’activité physique intense ou d’exposition au froid. | ||
Prévenir la goutte, les maladies cardiovasculaires, le cancer, la cataracte et la dégénérescence maculaire. | ||
Prévenir et traiter le rhume au quotidien. |
Pour plus de détails, voir Recherches sur la vitamine C.
Apport nutritionnel recommandé en vitamine C | ||
Âge | Hommes | Femmes |
de 0 à 6 mois | 40 mg* | 40 mg* |
de 7 à 12 mois | 50 mg* | 50 mg* |
de 1 à 3 ans | 15 mg | 15 mg |
de 4 à 8 ans | 25 mg | 25 mg |
de 9 à 13 ans | 45 mg | 45 mg |
de 14 à 18 ans | 75 mg | 65 mg |
19 ans et plus | 90 mg | 75 mg |
Fumeurs** | 125 mg | 110 mg |
Femmes enceintes | - | 80 mg (18 ans et moins) |
Femmes qui allaitent | - | 115 mg (18 ans et moins) |
Source : Dietary Reference Intakes for Vitamin C, Vitamin E, Selenium, and Carotenoids, 2000. Food and Nutrition Board, Institute of Medicine. Ces données sont le résultat d'un consensus entre les autorités canadiennes et américaines.
*En l'absence de données scientifiques suffisantes, les autorités ont fixé, non pas un apport nutritionnel recommandé (ANR), mais un apport suffisant (AS). L'apport suffisant en vitamine C repose sur les apports moyens observés chez les bébés nord-américains en bonne santé.
**Le tabagisme réduit le taux de vitamine C dans l'organisme.
Note. Particulièrement dans le cas de la vitamine C, plusieurs sources considèrent que les apports nutritionnels recommandés par les autorités sont trop faibles et devraient être d'au moins 200 mg pour assurer le maintien d'une santé optimale et la prévention de certaines maladies1,2. De la même façon, tandis que les autorités nord-américaines ont fixé à 35 mg par jour la quantité de vitamine C supplémentaire dont les fumeurs ont besoin, d'autres sources estiment que le fait de fumer triple et même quadruple l'apport nécessaire pour maintenir un taux équivalent à celui des non-fumeurs4. |
La vitamine C est hydrosoluble, c'est-à-dire qu'elle est soluble dans l'eau. Même si la plupart des mammifères peuvent la synthétiser, l'organisme humain en a perdu la capacité au cours de l'évolution. Il doit donc la puiser chaque jour dans les aliments. La vitamine C est absorbée principalement par l’intestin grêle et, en beaucoup plus faible quantité, dans la bouche et l’estomac; elle est éliminée par l'urine. Dans l'organisme, elle est surtout présente dans le cristallin de l’oeil, les globules blancs, l'hypophyse, les glandes surrénales et le cerveau.
La vitamine C participe à des centaines de processus dans l’organisme. Une de ces principales fonctions est d'aider le corps à fabriquer le collagène, une protéine essentielle à la formation du tissu conjonctif de la peau, des ligaments et des os. Elle contribue aussi au maintien de la fonction immunitaire, elle active la cicatrisation des plaies, participe à la formation des globules rouges et augmente l'absorption du fer contenu dans les végétaux.
Un des autres rôles importants de la vitamine C est son effet antioxydant qui protège les cellules contre les dommages infligés par les radicaux libres.
Ce sont les fruits et les légumes colorés et crus qui contiennent le plus de vitamine C : poivron rouge, orange, citron, pamplemousse, cantaloup, framboise, fraise, brocoli, tomate, etc.
Généralement, la consommation d'au moins 5 portions de fruits et de légumes frais permet de combler largement les apports nutritionnels recommandés en vitamine C. (Consulter le Guide alimentaire canadien pour savoir à quelle quantité correspond 1 portion de fruit ou de légume).
Attention. L'air, l'eau et la chaleur peuvent détruire la vitamine C contenue dans les aliments. Pour préserver la vitamine C dans les aliments, il est donc conseillé de cuire les légumes rapidement dans le moins d'eau possible (à la vapeur, au four micro-ondes ou à la chinoise, par exemple).
Aliments | Portions | Vitamine C |
Poivron rouge, cru ou cuit | 125 ml (1/2 tasse) | 101-166 mg |
Papaye | 153 g (1/2 papaye) | 94 mg |
Kiwi | 1 fruit moyen | 71 mg |
Orange | 1 fruit moyen | 70 mg |
Mangue | 1 fruit moyen | 57 mg |
Brocoli, cru ou cuit | 125 ml (1/2 tasse) | 42-54 mg |
Choux de Bruxelles cuits | 4 choux (84 g) | 52 mg |
Jus de pamplemousse | 125 ml (1/2 tasse) | 36-50 mg |
Jus de légumes | 125 ml (1/2 tasse) | 35 mg |
Ananas | 125 ml (1/2 tasse) | 34 mg |
Pour connaître d’autres sources alimentaires de vitamine C, consulter notre Palmarès des nutriments Vitamine C, d’où provient ce tableau. |
Une carence importante en vitamine C entraîne le scorbut, qui se manifeste par une inflammation et un saignement des gencives, des blessures qui n'arrivent pas à cicatriser et une faiblesse généralisée. Elle est rare en Occident, car un apport de 10 mg par jour est suffisant pour prévenir cette maladie.
Les personnes qui consomment peu de produits frais sont susceptibles de manquer de vitamine C.
Les fumeurs ont des besoins accrus en vitamine C, car le tabagisme réduit le taux de vitamine C dans l'organisme.
Les symptômes d'une carence en vitamine C étaient déjà connus 1 500 avant notre ère et furent décrits par Aristote. Le scorbut atteignait principalement les marins au long cours, privés de fruits et de légumes pendant de longues périodes. Son issue était souvent fatale jusqu'au XVIIIe siècle, période durant laquelle on a découvert que la consommation de citron prévenait cette maladie.
En 1928, Albert Szent-Gyorgyi isola la vitamine C, qu’il nomma « antiscorbutique », ou acide ascorbique. Cette découverte lui valut un prix Nobel en 1938. Ce fut également l’année de la première synthèse d’une vitamine à des fins commerciales.
La vitamine C est probablement le supplément le plus consommé en Occident, mais sa feuille de route comporte plusieurs controverses. En 1960, Linus Pauling, détenteur de deux prix Nobel, affirmait que de hautes doses (2 g et plus par jour) de vitamine C pouvaient traiter le rhume et le cancer. De nombreuses recherches plus tard, ces deux affirmations sont encore contestées.
Les recherches et les synthèses portant sur les effets thérapeutiques de la vitamine C sont très nombreuses et ne peuvent être toutes citées ici. Pour faciliter la lecture et la compréhension, nous avons donc retenu les données les plus probantes et les plus récentes. |
Prévention du rhume . Chez les personnes devant exercer une activité physique intense ou s’exposer au froid, des doses de 250 mg à 1 g de vitamine C par jour, de 3 à 8 semaines avant, peuvent réduire le risque de contracter un rhume10.
Prévention de la goutte. Le suivi pendant 20 ans d’un groupe de volontaires a mis en évidence que le nombre de cas de goutte était moins important chez les individus qui prenaient plus de vitamine C43. Ce résultat et celui d’un essai clinique indiquant que des doses de 500 mg de vitamine C par jour pendant 2 mois peuvent réduire significativement le taux d’acide urique dans le sang44, permettent d’envisager la vitamine C comme un outil supplémentaire de prévention45.
Prévention des maladies cardiovasculaires. Les effets de la vitamine C sur la santé cardiovasculaire ont fait l’objet de nombreuses études épidémiologiques et cliniques. Toutefois, les résultats obtenus sont contradictoires et la communauté scientifique hésite à recommander l’usage des suppléments pour prévenir des maladies comme la maladie coronarienne, l’hypertension11 ou les accidents vasculaires cérébraux12.
Les études montrent qu’une alimentation riche en vitamine C (fruits et légumes) est associée à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire16. Par contre, cette relation tend à disparaître lorsque la vitamine est apportée sous forme de suppléments8,9.
Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer cette apparente contradiction20. Entre autres, un effet synergique des vitamines antioxydantes, en particulier la vitamine E et la vitamine C, expliquerait pourquoi les aliments qui contiennent plusieurs vitamines sont plus efficaces qu’un supplément de vitamine C. Aussi, certaines personnes pourraient être plus sensibles à ses bienfaits : les femmes6, les personnes ayant un niveau de stress oxydatif plus élevé, comme les personnes âgées, celles souffrant d’obésité, de diabète, d’hypertension ou d’hypercholestolémie20. Enfin, la dose de suppléments utilisée dans les études serait souvent insuffisante : une analyse publiée en 2004 a montré que la supplémentation en vitamine C pouvait réduire de 25 % le risque de maladie coronarienne, mais seulement pour des doses supérieures à 700 mg par jour, prises pendant au moins 10 ans7.
Prévention du cancer. Rien n’est démontré à ce chapitre, mais la vitamine C continue de susciter l’intérêt de nombreux chercheurs. Bien que la consommation importante de fruits et de légumes soit associée à un risque plus faible de souffrir de cancer13,27., la prise de suppléments de vitamine C ne semble pas reproduire cet effet14,15,17. Des études plus spécifiques sur les cancers gastro-intestinaux31 ou sur le cancer de la prostate39 sont arrivées aux mêmes conclusions, soit l’absence d’effet des suppléments de vitamine C.
Récemment, des chercheurs ont montré que la vitamine C, seule, pourrait ne pas être suffisante pour protéger contre le cancer. Son efficacité dépendrait de la présence d’autres vitamines, en particulier de la vitamine E40.
Vitamine C et chimiothérapie Un débat est en cours au chapitre de la prise de vitamine C ou d’autres antioxydants en même temps qu’un traitement du cancer par chimiothérapie. Des chercheurs pensent que les antioxydants peuvent réduire l’effet de certains médicaments anticancer qui agissent en produisant des radicaux libres18,19. Selon une synthèse parue en 2007, il n’y a pas de preuve d’interaction négative entre la prise orale de vitamine C ou d’autres antioxydants et le traitement du cancer chez les humains21. Certaines études pointent même vers un effet protecteur contre les effets toxiques des traitements22. |
Prévention de la cataracte. Des données épidémiologiques indiquent une corrélation entre un taux élevé de vitamine C dans le sang et une prévalence réduite de cataracte24-26. Du côté des essais cliniques, les résultats obtenus avec des suppléments d’antioxydants contenant de la vitamine C se contredisent et ceux obtenus spécifiquement avec la vitamine sont négatifs41.
Prévention de la dégénérescence maculaire. Au cours d’une étude publiée en 2001 (AREDS), 3 640 sujets âgés de 55 ans à 80 ans ont été suivis durant 6 ans. Chez ceux souffrant d’une forme modérée à avancée de dégénérescence maculaire, la prise d’un supplément renfermant 500 mg de vitamine C, 400 UI de vitamine E, 15 mg de bêta-carotène et 80 mg de zinc a ralenti la progression de la maladie28.
Traitement de l’asthme. Selon une étude publiée en 2009, une alimentation pauvre en vitamines A et C serait associée à un plus grand risque d’asthme42. Des traitements avec la vitamine C ont été essayés, mais leur qualité et les résultats obtenus ont été jugés insuffisants pour recommander l’utilisation de suppléments dans le traitement de l’asthme29.
Traitement du rhume. Au cours des dernières décennies, de très nombreuses études se sont penchées sur l'efficacité de la vitamine C pour traiter le rhume. Leurs résultats indiquent que la prise de suppléments ne réduit pas de façon significative la durée ni la gravité du rhume, tant chez les adultes que chez les enfants5,10.
Apport maximal tolérable*
Âge | Vitamine C |
de 1 à 3 ans | 400 mg |
de 4 à 8 ans | 650 mg |
de 9 à 13 ans | 1 200 mg |
de 14 à 18 ans | 1 800 mg |
plus de 18 ans | 2 000 mg |
Source : Institute of Medicine, Food and Nutrition Board. Dietary Reference Intakes for Vitamin C, Vitamin E, Selenium, and Carotenoids. Vitamin C, 2000. . Ces données sont le résultat d'un consensus entre les autorités canadiennes et américaines.
*Cet apport représente la quantité quotidienne la plus élevée de vitamine C que l'on peut prendre de façon continue sans risque probable de souffrir d'effets indésirables.
S’il existe une vitamine controversée, c’est bien la vitamine C. D’un côté se trouve Linus Pauling, tenant des mégadoses. Sa théorie est basée sur la constatation que les animaux carnivores produisent des taux de vitamine C équivalant, pour les humains, à 18 g (18 000 mg) par jour. De l’autre côté, il y a les apports nutritionnels recommandés (ANR) qui fluctuent, selon le pays, entre 60 mg et 120 mg par jour. Il y a là de quoi perdre son latin.
Pour y voir plus clair, lisez le texte intégral de l'avis de Jean-Yves Dionne, pharmacien
En octobre 2008, Santé Canada a émis une mise en garde concernant les produits New Roots Herbal Vitamin C8 et Vitazan Professional Vitamin C Advanced Ascorbate. Bien que le fabricant ait effectué un rappel, il est conseillé aux personnes qui en posséderaient de ne pas les utiliser. Ces produits ne contiennent pas de vitamine C, mais de la vitamine A à des doses qui peuvent être supérieures au maximum recommandé46. |
RéférencesNote : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée. Bibliographie Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). Apports nutritionnels conseillés en vitamine C pour la population française [Consulté le 18 mars 2011] www.afssa.fr Notes 1. Pizzorno JE Jr, Murray Michael T (Ed). Textbook of Natural Medicine, Churchill Livingstone, États-Unis, 3e édition, vol 1, 2006, p. 1286. |