Nom botanique : Oenothera biennis, famille des onagracées.
Autres noms : huile de primerose, huile de primevère vespérale.
Partie utilisée : graines.
L’huile des graines d'onagre est une source d'acide gamma-linolénique (AGL). L’AGL fait partie de la famille des acides gras oméga-6. Pour en savoir plus, consultez notre fiche Oméga-3 et oméga-6. |
Traiter l’arthrite rhumatoïde. | ||
Traiter l'eczéma, la mastalgie, la neuropathie diabétique. | ||
Soulager les symptômes du syndrome prémenstruel. | ||
Traiter l’eczéma. |
Pour plus de détails, voir Recherches sur l’huile d’onagre.
L'huile d'onagre du commerce est habituellement normalisée entre 8 % et 10 % d'acide gamma-linolénique et se présente le plus souvent sous forme de capsules de 500 mg, 1 000 mg ou 1 300 mg. On recommande généralement de la prendre 2 ou 3 fois par jour, aux repas. Les effets bénéfiques de l’huile d’onagre peuvent prendre de 3 à 6 mois avant de se faire sentir. |
Arthrite rhumatoïde
On extrait l'huile des minuscules graines de l'onagre (Oenothera biennis), une plante d'origine nord-américaine. Cette huile renferme de l'acide gamma-linolénique (AGL), un acide gras de type oméga-6. L'AGL serait directement lié à la production des prostaglandines de série 1 (PGE1) au détriment de celles de série 2 (PGE2). Par cet effet, il réduirait donc les mécanismes qui déclenchent l'inflammation.
Un organisme en bonne santé fabrique l'AGL dont il a besoin à partir de l'acide linoléique tiré des huiles végétales polyinsaturées : tournesol, carthame, maïs, soya, etc. Or, dans certaines situations, l'organisme aurait du mal à produire de l'AGL : diabète, eczéma, syndrome prémenstruel, hypercholestérolémie, excès d’alcool, etc. Cela peut aussi se produire en cas de carence en certaines vitamines ou minéraux, en zinc notamment. D'où l'intérêt de l'huile d'onagre qui contient de l'AGL prêt à être utilisé. Notez que le lien de cause à effet entre un taux réduit d’AGL et le développement de ces états n’est pas établi.
L'AGL est rarement présent en grande quantité dans notre alimentation. Outre l'huile d'onagre, on en trouve également dans l'huile de bourrache (22 %), l'huile de pépins de cassis (18 %) et l'huile de graines de chanvre (2 %). Du côté des aliments d'origine animale, les abats en renferment de petites quantités.
Les suppléments d’huile d’onagre sont généralement issus d’une huile pressée à froid afin de préserver les fragiles acides gras polyinsaturés qu’elle contient. Plusieurs fabricants ajoutent également un peu de vitamine E dans leurs suppléments afin de protéger l’huile contre l’oxydation.
Les Amérindiens consommaient la racine et les graines de l’onagre pour se nourrir. En usage externe, la plante servait à soigner les contusions, les hémorroïdes et les maladies de peau. Ils l’employaient aussi par voie orale pour soulager les troubles respiratoires et l’arthrite. Aujourd’hui, c’est exclusivement l'huile tirée des graines qu'on emploie.
La découverte, dans les dernières années, du rôle physiologique des acides gras essentiels a mis l'huile d’onagre en vedette. Sans être la seule source d'AGL du commerce, son huile est de loin la plus répandue et la plus populaire; elle contient autour de 8 % d'AGL. La grande majorité des suppléments d'AGL utilisés dans le cadre d'essais cliniques était des suppléments d'huile d'onagre.
L'huile d'onagre de marque Efamol® a déjà été reconnue officiellement pour le traitement de l'eczéma et de la mastalgie en Grande-Bretagne, où elle était délivrée sur ordonnance. Cependant, cette approbation a été retirée en 2002, les autorités ayant jugé que les preuves de l’efficacité de l’huile d’onagre étaient insuffisantes. Elle est cependant encore reconnue dans plusieurs pays pour le traitement de l’eczéma, notamment en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Irlande, au Danemark, en Afrique du Sud et en Australie.
Santé Canada permet les allégations suivantes au sujet de l’huile d’onagre42
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Arthrite rhumatoïde. Une méta-analyse, mise à jour en 20111, a conclu que, malgré certaines données contradictoires, l’ensemble de la preuve pointe vers un effet bénéfique modéré des huiles contenant de l’AGL. Trois études (271 sujets en tout) ont donné des résultats contradictoires au chapitre du traitement de cette maladie. Cependant, dans 2 de ces essais, on a utilisé de l’huile d’olive comme placebo, ce qui a peut-être contribué à fausser les résultats, selon les auteurs d’une méta-analyse publiée en 20052. Ces derniers concluent donc, en amalgamant les résultats obtenus avec l’huile de bourrache (une autre source d’AGL), que l’AGL peut être utile pour réduire les symptômes de l’arthrite rhumatoïde.
Eczéma. L’efficacité de l’huile d’onagre pour soigner l’eczéma est controversée. Les essais cliniques, souvent de faible envergure, ont donné des résultats contradictoires. Même chose pour les méta-analyses3-6 : 2 d’entre elles ont conclu que l’huile d’onagre pouvait être utile pour le traitement de l’eczéma, mais 2 autres, ayant porté sur l’AGL, ont plutôt jugé la preuve non concluante.
Selon une autre méta-analyse, publiée en 2006, portant spécifiquement sur le produit Efamol® et basée sur 26 essais publiés ou non, ce produit peut être utile pour soulager plusieurs des symptômes de l’eczéma. Les auteurs, dont un est à l’emploi du fabricant d’Efamol, précisent que l’effet bénéfique de l’huile d’onagre prend de 6 à 8 semaines à se faire sentir. Selon eux, cet effet est réduit par l’utilisation fréquente de corticostéroïdes, ce qui pourrait expliquer les résultats non concluants de certains essais7. Notez que durant un essai publié en 2008, effectué en Inde sur 50 sujets, l’huile d’onagre prise durant 5 mois a été nettement plus efficace qu’un placebo pour soulager les symptômes des sujets souffrant d’eczéma8.
Selon les auteurs de la méta-analyse mentionnée ci-dessus7, l’huile d’onagre est un traitement reconnu contre l’eczéma en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Irlande, au Danemark, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Turquie, en Corée, à Hong Kong et au Pakistan.
Mastalgie (douleurs aux seins). Les données sont loin d’être convaincantes à ce chapitre. Deux études cliniques avec placebo ont donné des résultats contradictoires en ce qui concerne le soulagement des douleurs aux seins liées au syndrome prémenstruel10. De plus, 2 essais avec placebo subséquents ayant porté en tout sur 675 femmes n’ont pas été concluants11,12. Toutefois, au cours d’un essai comparatif plus récent mené en Égypte, la combinaison bromocriptine et huile d’onagre a réduit les symptômes de femmes souffrant de mastalgie cyclique13 (la bromocriptine est un médicament utilisé contre certains troubles prémenstruels). Au cours de la dernière étude en date, malgré une diminution des symptômes chez certaines participantes, les résultats n’ont pas été significatifs sur le plan statistique14.
Neuropathie diabétique. Cette complication du diabète consiste en une dégénérescence graduelle des nerfs qui peut être extrêmement douloureuse. L’efficacité de l’huile d’onagre pour la soulager est incertaine. En effet, les 2 études avec placebo (106 sujets en tout) ayant donné des résultats positifs datent des années 1990 : les sujets avaient pris 360 mg d’AGL16 ou 480 mg d’AGL17 par jour, pendant au moins 6 mois. Un essai subséquent sur 51 sujets n’a cependant pas été concluant18.Une synthèse publiée en 2003 a constaté l’insuffisance de données probantes, mais ses auteurs précisent que l’huile d’onagre peut être utile en cas de neuropathie diabétique légère. Ils la suggèrent aussi comme traitement adjuvant en cas de neuropathie modérée, lorsque l’efficacité des médicaments classiques n’est que partielle19. Selon eux, un traitement d’au moins 6 mois est nécessaire et requiert la prise de 9 à 12 capsules de 500 mg d’huile d’onagre par jour.
Syndrome prémenstruel. Les auteurs d’une synthèse publiée en 1996 ont scruté 7 essais à double insu avec placebo. Ils ont conclu à l’absence de preuve de l’effet de l’huile d’onagre dans le soulagement des symptômes du syndrome prémenstruel. En effet, la méthodologie de la plupart de ces essais laissait à désirer et les 2 études les mieux contrôlées ont donné des résultats négatifs10. En 2009, les auteurs d’une revue systématique des traitements complémentaires du syndrome prémenstruel sont arrivés à la même conclusion20.
Divers
Selon un essai publié en 2008, l’huile d’onagre peut soulager l’inconfort des yeux secs associés au port de verres de contact souples21.
Au cours d’études préliminaires, l’administration d’huile d’onagre a donné des résultats positifs chez des sujets atteints de la maladie de Raynaud22 et de la chorée de Huntington23.
On a également constaté que la prise d’huile d’onagre pouvait contribuer à réduire certains facteurs de risque de maladies cardiovasculaires chez les personnes âgées24.
Dans le cas de la ménopause25,26, de l’ostéoporose27,28, du syndrome de fatigue chronique29,30 et du syndrome Gougerot-Sjögren31-34, les résultats ont été soit non concluants, soit contradictoires. Même constat en ce qui concerne l’asthme35,36, la schizophrénie37 et le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité38,39.
Épilepsie chez les schizophrènes : pas de lien Entre 1981 et 1983, 5 cas d'épilepsie temporale ont été rapportés chez des schizophrènes qui avaient consommé de l'AGL. Un chercheur britannique a scruté ces 5 cas et a conclu, en 2007, que le lien entre la prise d’AGL et l’épilepsie n’était pas fondé40. |
RéférencesNote : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée. Bibliographie Barnes Joan, Anderson A. Linda, Phillipson David J. Herbal Medicines, Pharmaceutical Press, Grande-Bretagne, 2007, 3e édition. Notes 1. Herbal therapy for treating rheumatoid arthritis. Cameron M, Gagnier JJ, Chrubasik S. Cochrane Database Syst Rev. 2011 Feb 16;2:CD002948. |